La résistante Raymonde Tillon-Nédelec s’est éteinte
C’EST une figure de la Résistance qui disparaît. L’Elysée a annoncé hier le décès de la communiste Raymonde TillonNédelec (notre photo), à l’âge de 100 ans. François Hollande a rendu hommage à cette « femme engagée », « dernière survivante » des 33 premières femmes élues députées en 1945. Entrée tôt dans la Résistance, elle avait été arrêtée le 31 mars 1941 et condamnée à vingt ans de travaux forcés par le tribunal maritime de Toulon. Emprisonnée à Marseille, Toulon et Lyon, elle avait été livrée aux Allemands en juin 1944 et déportée à Sarrebruck, puis au camp de Ravensbrück. Affectée dans une usine de guerre de Leipzig, elle avait réussi à s’évader le 20 avril 1945 et à regagner Marseille.
Elle était alors devenue députée des Bouches-du-Rhône (1945-1951). En 2005, elle avait confié son émotion lors de son élection : « Les femmes étaient reconnues comme des citoyennes, en tenant compte de leur travail dans la Résistance. Nous étions de partis différents. Mais toutes nous nous disions : enfin ! »