A changé ma vie »
Enorme tube de l’année 1977, la chanson de Laurent Voulzy s’appelait à l’origine « Thriller » ! Mais grâce à l’aide d’Alain Souchon, elle a pris la forme qu’on lui connaît aujourd’hui.
« ROCKOLLECTION » a eu plusieurs vies. Une très connue ; d’autres, beaucoup moins. Avant de devenir le phénomène de l’année 1977, la chanson de Laurent Voulzy s’est même appelée « Thriller ». « J’avais composé la musique trois ans avant, raconte le chanteur. C’était pour une fête entre amis au Perreux. J’avais écrit trois couplets. J’évoquais quelques souvenirs d’enfance. Ensuite, à l’époque je produisais une chanteuse américaine qui s’appelait Ann C. Sheridan. J’ai repris cette mélodie pour elle dans une chanson qui s’appelait donc Thriller. Cette fille a travaillé le morceau et a enregistré une première version qui n’est jamais sortie. »
Il faut attendre 1976 pour que « Rockollection » prenne forme. « Le concept de la chanson m’est venu en voiture sur l’autoroute : raconter mes souvenirs illustrés par les tubes anglo-saxons de l’époque. » A ce moment-là, le guitariste n’est pas connu comme chanteur, mais comme compositeur. Il vient d’entamer une collaboration avec un certain Alain Souchon. Mais, dans un premier temps, Voulzy écrit seul le tex- te de « Rockollection » et le laisse reposer un an dans un tiroir avant de le soumettre à son nouveau complice. « C’était pas extraordinaire, se souvient Souchon. Ça ne m’ a p a s b e a u c o u p plu. Ça pouvait être mieux. Laurent m’a dit : OK, vas-y, fais autre chose. »
Les premiers mots arrivent très vite, notamment ce fameux « on a tous dans l’coeur ». « J’ai écrit ça rapidement parce que c’était nouveau pour moi, poursuit l’auteur. A ce moment-là, j’étais renfermé, j’aimais la poésie, et Laurent, lui, était dans la gaieté, les tubes de l’été, l’idée de retracer une vie adolescente. » C’est aussi Souchon qui trouve le titre. Enfin, presque. « Alain l’avait baptisée Recollection, souvenir en anglais. Ensuite, un éditeur à qui je l’ai fait écouter m’a dit : Mais pourquoi vous ne l’appelez pas Rockollection ? »
« Rockollection » sort le 1er avril 1977, et enchante tout le monde. « La première fois que je l’ai entendue, c’était sur FIP, je crois. L’animateur a dit : On va vous passer ce qui sera sans doute le tube de l’été. Un peu plus tard, Julie, la voix mythique d’Europe 1, a déclaré à l’antenne après avoir diffusé la chanson : On l’aime tellement qu’on vous la repasse tout de suite ! Je n’en revenais pas. »
« Mon 45 tours précédent s’était vendu à 545 exemplaires et, là, on en avait vendu 92 000 en une matinée, puis 1,5 million en quelques mois, et sans doute 3 ou 4 millions au total. J’étais numéro un en Espagne, en Italie, en Argentine. Je continuais à vivre normalement et, en même temps, on commençait à me reconnaître. Le premier à m’avoir dit vous êtes un chanteur, vous, ça a été un douanier belge. » Voulzy et Souchon deviennent des stars, gagnent beaucoup d’argent, mais n’en voient pas la
c couleur tout de suite. « Les droits d’auteur ont été bloqués pendant trois ans. Mon label n’avait pas demandé les autorisations pour utiliser les reprises des Beach Boys, des Beatles ou des Rolling Stones. On a fini par payer un dédommagement. »
Presque quarante ans après, « Rockollection » continue à rapporter à ses auteurs et à faire vibrer leurs fans. « On la chante actuellement lors de notre tournée commune. C’est la première fois que je l’interprète en concert, et, à ce moment-là, vous voyez tous les gens hurler, taper des mains, c’est dingue », explique Alain Souchon. « Cette chanson a changé ma vie, et elle est importante pour le public », conclut Laurent Voulzy.
« Mon label n’avait pas demandé les autorisations pour utiliser les reprises des Beach Boys, des Beatles ou des Rolling Stones »
@emarolle Laurent Voulzy et Alain Souchon en concert samedi aux Nuits Secrètes à Aulnoye-Aymeries (59), le 9 août à la Foire aux vins de Colmar (68), le 26 à Bréal-sous-Montfort (35), le 2 septembre à Châlons-en-Champagne (51), le 11 à la Fêteê de l’Humanité à La Courneuve (93). * Seulement les 2 premiers couplets On a tous dans l’coeur une petite f fille oubliée U Une jupe p plissée q queue d’cheval à la sortie du lycée O On a tous dans l’coeur un morceau d de ferraille usée U Un vieux scooter de rêve p pour faire le cirque dans le quartier E Et la p’tite fille chantait E Et la p’tite fille chantait U Un truc qui m’colle encore au coeur et a au corps (« Locomotion ») On a tous dans l’coeur le ticket pour Liverpool Sortie de scène hélicoptère pour échapper à la foule Excuse-me Sir mais j’entends plus Big Ben qui sonne Les scarabées bourdonnent c’est la folie à London Et les Beatles chantaient Et les Beatles chantaient Un truc qui m’colle’encore au coeur et au corps (« A Hard Day’s Night »)
(en bas).
Août 1977. Alors que « Rockollection » est le tube e de l’été, , Voulzy voyagee à New York k (à droite) puis prend des vacancess à Deauvillee