Bordeaux ose le pari Jérémy Ménez
LES SUPPORTEURS des Girondins retiennent leur souffle. Sauf improbable contretemps, Jérémy Ménez va signer demain pour au moins deux ans avec Bordeaux, une fois la visite médicale passée. Il partira ensuite en stage avec ses nouveaux coéquipiers en Bretagne.
La première étape majeure, les négociations financières et les échanges avec l’entraîneur bordelais Jocelyn Gourvennec, s’était très bien passée mercredi dernier au Cap-Ferret (Gironde), dans la résidence secondaire de Jean- Louis Triaud. Autre obstacle a priori levé, la négociation avec l’AC Milan pour libérer l’ex-double champion de France avec le PSG de sa dernière année de contrat. Ce week-end, le club lombard considérait ainsi son transfert à Bordeaux comme acté.
Jean-Louis Triaud est plus prudent. « C’est la preuve qu’à Bordeaux, rien n’est impossible ! On avance bien mais tant que tous les documents ne sont pas actés, on n’annoncera rien. » L’arrivée très attendue de Ménez, après celle d’un autre Jérémy, Toulalan, montre l’ambition des Girondins. L’attaquant international (24 sélections, 2 buts) est un joueur de haut niveau, expérimenté (NDLR : il a évolué à Monaco, la Roma, le PSG et l’AC Milan et joué au total 402 matchs pour 73 buts). En 2014-2015, le produit du centre de formation de Sochaux a ainsi réalisé sa meilleure performance avec 16 buts en série A sous le maillot milanais.
Une trajectoire à la Ben Arfa ?
En revanche, l’an dernier, une blessure au dos l’a privé de sept mois de compétition d’août à janvier. Et ensuite, il n’a pas retrouvé son niveau (10 matchs, 2 buts) au sein d’une équipe lombarde en souffrance. Le club bordelais, qui sort d’une saison désastreuse, n’osait pas rêver d’une telle tête de gondole, prestigieuse et performante, pour redorer son blason. Car quand il est en pleine possession de ses moyens physiques et quand il a la confiance de son entraîneur, Ménez est capable de donner une autre dimension à son équipe.
Son caractère entier n’est pas considéré comme un défaut en interne. Les fans, eux, échangent déjà ses plus beaux buts sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, sa situation ressemble fort à celle de Hatem Ben Arfa à Nice il y a un an. Comme son ancien coéquipier en équipe de France lors de l’Euro 2012, il sort d’une sai- son quasi blanche et a besoin de relancer sa carrière. S’il fait aussi bien que Ben Arfa, le pari bordelais sera gagné. « Je me souviens qu’il nous en avait mis trois quand il jouait à Sochaux (NDLR : saison 2004-2005), raconte Marius Trésor, l’entraîneur adjoint de la réserve. Il va vite, il est teigneux, battant et même si son caractère ne colle pas toujours, il peut faire beaucoup de bien à l’attaque bordelaise après le départ de Cheick Diabaté. De toute manière, si le club et Jocelyn Gourvennec ont décidé de le prendre, c’est qu’ils en pensent beaucoup de bien. »