Obry présente ses mousquetaires
QUAND il est sorti de la piste après la demi-finale r emportée contre les Hongrois, Hugues Obry, l’entraîneur de l’équipe de France d’épée, était en larmes. Trop d’émotions au moment d’entrer en finale des JO. « Ça fait quatre ans que je leur parlais de ça et j’étais peut-être le seul à y croire. Moi, je leur avais fixé le but d’être champions olympiques. » Lui-même sacré en 2004, Obry sait mieux que personne mesurer la performance de ses héros qui tentaient, la nuit dernière, de décrocher l’or olympique. Il nous présente ses épéistes.
Gauthier Grumier, « un mec bien »
« Quand je l’ai récupéré après son échec à Londres (éliminé au 1er tour) et sa blessure en 2013, il était juste moins que rien. Il était à quelque chose comme la 73e place mondiale. Il doutait énormément et avait même voulu s’arrêter. Moi, j’ai toujours cru en lui. Gauthier, c’est un mec bien, point barre ! Ça fait des mois qu’il est numéro 1 mondial. C’est juste un truc monstrueux. Il est un leadeur qui fait peur à tous les étrangers. »
Yannick Borel, « un fou de travail »
« Avec son gabarit (2 m, 105 kg), on se demande comment le judo l’a loupé parce qu’il aurait fait suer beaucoup de monde. On lui demande de l’explosivité : c’est dur pour lui, mais, quand on l’a en face, on se prend 2 t et on a des bleus de partout. Il a fallu le recadrer après les JO de Londres (7e). Il a connu deux ans et demi de galères. Mais il est revenu au bon moment. Cette dernière année, il a beaucoup appris. C’est un fou de travail. »
Daniel Jérent, « un vrai sauvage »
« J’ai beaucoup d’affinités avec lui. C’est celui avec qui j’en ai le plus, car je me revois plus jeune en lui. C’est quelqu’un d’assez insouciant, qui a gardé sa fougue. Il répond toujours présent. Il n’aime pas beaucoup parler, se mettre en avant, mais, sur la piste, c’est un vrai sauvage. Je souhaite à tous les entraîneurs du monde d’avoir un mec comme lui. »
Jean-Michel Lucenay, « notre mascotte »
« A un moment, Jean-Mi a voulu arrêter. Il a repris parce qu’il voulait savoir ce que ça faisait de s’entraîner avec moi. Il est resté quatre ans. Comme disent les gars, c’est notre mascotte et, quoiqu’il arrive, il mérite comme les autres d’aller chercher la médaille. »
Rio, hier. Yannick Borel, Gauthier Grumier, Jean-Michel Lucenay et Daniel Jérent après leur demi-finale victorieuse face aux Hongrois.
Hugues Obry, entraîneur des épéistes français.