Chapeau quand même, les filles
Finale.
CE N’ÉTAIT PAS la Journée de la femme espérée : abandon de Pauline FerrandPrévot (VTT), défaite des basketteuses dans la petite finale, la boxeuse Sarah Ourahmoune privée d’or. Les derniers espoirs reposaient sur les joueuses de l’équipe de France de handball. Battues 2219, les filles d’Olivier Krumbholz ont dû se résoudre à laisser la plus belle des médailles à la Russie, leur pire ennemie, qui leur avait déjà joué un mauvais tour en quarts de finale des Jeux de Pékin en 2008, au terme d’un match extrêmement serré (32-31 a.p.).
Hier, Siraba Dembélé et ses amies auraient évidemment préféré donner raison au mythique Evgueni Trefilov, conforter le massif sélectionneur russe dans son idée qu’il aurait mieux valu « croiser la route du Nicaragua ou des USA » sur le chemin de la ruée vers l’or. Mais, cette fois, la magie bleue n’a pas opéré avec la même force, la même puissance, qu’en quart et en demi-finale, où les Françaises ont semblé se construire un alliage indestructible. Cette fois, la marche était trop haute, l’adversaire trop coriace pour ces guerrières qui ont échoué d’un rien malgré les vents contraires. En dépit d’une première période de dingue, Amandine Leynaud (11 arrêts), handicapée par son dos, n’a pu tenir tout le match dans sa cage.
Première médaille olympique
L’entrée de la surprenante Laura Glauser, efficace relayeuse, aurait peut-être pu suffire si les shooteuses tricolores s’étaient montrées plus efficaces et n’avaient pas, surtout, perdu leur canonnière vedette, Alexandra Lacrabère (épaule), en plein coeur de la révolte.
Cette équipe de France de handball ne sera donc pas la première bande de filles du sport français à s’inviter sur la plus haute marche d’un podium olympique. Mais, hier, elles ont imité Céline Dumerc et ses Braqueuses, qui s’étaient couvertes d’argent à Londres.
Après seize ans à se prendre les pieds dans le tapis, quatre olympiades à se faire cabosser par les échecs, cette médaille olympique, la première pour nos handballeuses, est plus qu’une victoire. Elle est incontestablement une réussite pour elles, et pour leur coach, Olivier Krumbholz, revenu aux affaires dans ce but. Lundi, elles repartiront certes vers Paris sans s’être hissées au niveau de leurs homologues masculins, sacrés, eux, à deux reprises avant la finale de ce soir face au Danemark. Mais elles pourront néanmoins les regarder droit dans les yeux, avec le sentiment de pouvoir assumer enfin ce surnom qu’elles traînaient comme un boulet depuis le Mondial 2007 en France : des femmes de défis !