Des vendanges entre pluie et sécheresse
Hérault. Le coup d’envoi des vendanges 2016 vient d’être donné à la fois en Languedoc et en Roussillon, première région française de production. Avec parfois une semaine de retard sur le calendrier. Au domaine de Stony, à Frontignan (Hérault), on récoltait hier matin du muscat petit grain pour vinifier un blanc sec, l’une des douze références de cette cave particulière qui exploite en famille 13 ha. Douze vendangeurs sont à la tâche depuis 7 heures du matin pour éviter la canicule qui épuise les travailleurs et les grappes. « Le choix de la date de récolte d’une parcelle est primordial pour la qualité du vin. Nous avons retardé de deux jours la cueillette pour obtenir la meilleure concentration possible dans le raisin après avoir pris une pluie providentielle samedi dernier », s’enthousiasme Lydie Nodet, qui exploite le domaine avec son mari Frédéric.
Pas une goutte de pluie depuis juin
A priori, ils devraient rester sur une production stable de 40 000 bouteilles, écoulées en vente directe ou dans des foires. Ce ne sera pas le cas de tous les domaines du Languedoc-Roussillon, dont les vendanges vont s’échelonner, au gré des appellations et des cépages jusqu’à la mi-octobre, avec probablement une semaine de retard sur le calendrier. Début août, l’organisme d’Etat FranceAgriMer pronostiquait une production régionale à peu près stable de 13 millions d’hectolitres, contre 13,5 millions en 2015. Mais depuis, la sécheresse est passée par là. Et dans les zones de production aussi importantes que le Minervois, les Corbières ou Faugères, on n’a pas vu une goutte d’eau tomber depuis le mois de juin. « S’il ne pleut pas dans les trois semaines pour des vendanges massives de rouge à la mi-septembre, alors nous serons au niveau des 11 millions d’hectolitres. Car lorsque la sécheresse est trop forte, le raisin peut faire un blocage de maturité », explique Jérôme Villaret du conseil interprofessionnel des vins du Languedoc. Les producteurs attendent donc quelques petites pluies. La grêle, qui a anéanti le travail des vignerons du pic Saint-Loup en dix minutes la semaine dernière, n’est par contre pas la bienvenue.