Pour les élèves, la réforme n’est qu’un mot…
« HOLA ! Que tal ? » répète fièrement Teoman. Pour ne pas être en retard, le blondinet de 12 ans a planché sur quelques mots de base en espagnol pendant les vacances. Dans cette famille recomposée de Roanne (Loire), lui et Kassandra, 11 ans, entrent tous deux en 5e aujourd’hui. « On va apprendre une deuxième langue », s’enthousiasme l’adolescente. « Ma grande soeur, elle, avait commencé plus tard », complète Teoman. Il est bien au fait : l’apprentissage de la langue vivante 2 est une nouveauté de la rentrée qui s’inscrit dans le cadre de la réforme du collège.
Les EPI, quèsaco ?
« C’est bien d’apprendre tout de suite, ça nous servira pour plus tard, les voyages ou le boulot », sourit Kassandra qui a bien vérifié toutes ses fournitures hier : « Tout est prêt ! lance-t-elle. Je suis contente de retourner au collège, d’avoir un autre rythme que les vacances. » Pour le reste de la réforme, les ados sont plus dubitatifs. « Les quoi ? » répon- dent-ils quand on leur demande s’ils savent ce qu’ils vont faire en EPI… les nouveaux enseignements pratiques interdisciplinaires !
Lui aussi est impatient. Devant l’entrée de l’école Notre-Dame à Saint-Mandé (Val-de-Marne), Basile, 6 ans, affiche un grand sourire. « J’ai hâte de retrouver mes copains », confie-t-il. Le garçon entre au CP. « C’est une année charnière », souligne sa maman, Aurélie, contrôleuse de gestion. Encore plus cette année où l’école est réorganisée en cycles de trois ans. Le CP est non seulement la première étape mais c’est là désormais que les petits commencent à apprendre l’anglais. « Je n’ai aucune crainte, reprend Aurélie. Il a tellement envie d’apprendre à lire et à écrire pour pouvoir se débrouiller tout seul qu’il s’est empressé de coller les étiquettes sur ses cahiers et ses stylos. » Les cours de langue vivante ? « Je ne peux que me réjouir que les enfants débutent un an plus tôt. Cela leur permettra de familiariser plus vite leurs oreilles aux sonorités et au vocabulaire. »
Evidemment Louen, 3 ans, ne sait pas qu’il entre dans une école refondée ! Qu’importe : « Moi, je suis grand maintenant, je ne mets plus de couche, et je vais à l’école ! » s’exclame celui qui fait sa toute première rentrée des classes. « Depuis qu’il est devenu propre, en juillet, il ne cesse de nous rabâcher cette phrase », s’amuse Karine, sa maman, cadre dans l’agroalimentaire à Ploërmel (Morbihan). Ce matin, Louen sera devant l’école, avec un cartable tout neuf dans lequel il a glissé une boîte à mouchoirs, une couverture pour la sieste et, bien sûr, son doudou !
Kassandra et Teoman rentrent en 5e, ravis : réforme ou pas, ils ont hâte de retrouver l’école !
Aurélie trouve très bien que son aîné, Basile, commence l’anglais dès le CP.