Le bon Fillon ?
AAuto Moto, on ne fait pas de politique. Mais on ne se prive pas de commenter celle mise en place par nos différents gouvernants. Or, en matière automobile, il faut bien admettre que, depuis de nombreuses années, et quelle que soit la couleur au pouvoir, les décisions prises manquent, au mieux, de cohérence, au pire, de clairvoyance. La dernière en date concerne la suppression du bonus pour les hybrides, à compter du 1er janvier 2017, une drôle de manière de promouvoir la voiture propre. De manière générale, nous regrettons souvent, à la rédaction d’Auto Moto, l’inculture automobile du ministre des Transports en exercice, quand il ne témoigne pas d’une certaine autophobie. Qu’il s’agisse de prévention, de répression ou de pollution, les positions dogmatiques l’emportent généralement sur le bon sens, tandis que les études orientées priment sur la connaissance du terrain. Avec la qualification récente de François Fillon pour le premier tour de l’élection présidentielle de mai prochain, les Français héritent d’un candidat auquel on ne peut pas reprocher son désamour pour la voiture. Féru de belles mécaniques et de compétition, l’élu de la Sarthe fait régulièrement référence, dans ses discours, aux 24 Heures du Mans – dont son frère, Pierre, est l’organisateur – lorsqu’il ne se plaît pas, lui-même, à prendre le volant de quelques bolides présents ou passés. S’il venait à être appelé aux plus hautes charges de l’État, ce ne serait sans doute pas la garantie que la politique menée en la matière devienne enfin intelligente, mais ce serait au moins la certitude de s’adresser à quelqu’un conscient qu’il n’y a pas d’incompatibilité entre la passion et la raison, ou entre la mobilité et le respect de l’environnement. Ce serait déjà un gros progrès… Pour le reste, je ne me prononcerai pas. À Auto Moto, on ne fait pas de politique.
François Fillon, lors de l’essai de la Peugeot 908 sur le circuit du Mans, en 2009.