Big Bike Magazine

HISTOR'HIC

BIEN AVANT QU’UNE PARTIE DE LA SCÈNE FREERIDE SE REGROUPE ET QUITTE LES CONTESTS FORMATÉS POUR MONTER SES PROPRES EVENTS, UN IRRÉDUCTIB­LE DUO DE NORVÉGIENS AVAIT DÉJÀ OUVERT LA VOIE EN IMAGINANT LES ANTI DAYS OF THUNDER. EN 2008, CET ÉVÉNEMENT CRÉE LA SUR

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Les ANTI Days Of Thunder ont marqué toute une génération de jeunes riders et leur fantôme plane au dessus des FEST Series.

C’est à Hafjell que naît le concept des ANTI Days Of Thunder, du cerveau en ébullition de Niels Windfeldt, rideur et réalisateu­r. Bientôt rejoint par son pote Trond Hansen, un des freerideur­s les plus en vue du moment, et par la boîte de film ANTI, Windfeldt expose son idée : un rassemblem­ent unique en son genre, loin des contests classiques, avec deux priorités : faire de l’image et prendre le plus de plaisir possible. Il semble qu’Andreu Lacondeguy et Makken ont bien retenu la leçon au

moment de créer le FEST Series… ADOT est un événement créé par des rideurs, pour des rideurs : « Après avoir parcouru une bonne partie de la planète pour aller sur des contests, je me suis rendu compte que le côté ludique était très souvent laissé de côté, se rappelle Windfeldt. Du coup, j’ai cherché à monter un event sur lequel chaque rideur pourrait se faire plaisir à sa façon, quel que soit son niveau ou son style. Ce n’est qu’après que nous avons décidé de rajouter le côté image, ce qui a contribué à donner un caractère unique aux Days Of Thunder en permettant aux différents teams de s’exprimer et de créer ». Dir t, slopestyle, freeride, DH, l’event est un mélange des genres, des gens aussi. Les rideurs sont rassemblés en teams, histoire de mettre un peu de piment et faire ressortir les pseudos rivalités nationales : team Norvège et team Suède jouent des coudes, tout comme les équipes Europe Centrale et Europe du Sud… Et le team Amérique du Nord fait l’arbitre. Le tout se joue sur plusieurs jours (6 en 2009 lors de la seconde édition) et différente­s compétitio­ns avec chaque soir des edits vidéos et des photos qui sortent de la lentille de quelques-uns des meilleurs photograph­es au monde. L’alchimie fonctionne à merveille, d’autant plus que le spot et la fameuse lumière de fin de journée à Hafjell font de chaque image une couv’ ou un poster potentiels. Les magazines et les marques ne s’y trompent pas, donnant un écho internatio­nal à toutes les sessions de ride des ANTI Days Of Thunder. Les Norvégiens ont brisé tous les codes des events et pavé le chemin pris par la scène freeride actuelle. Pas de planning, pas de règles, pas de stress, juste du riding de qualité entre potes pour de l’image. Cela ne veut pas dire que rideurs et photograph­es/réalisateu­rs viennent uniquement pour chiller. Bien au contraire, c’est l’un des events les plus prolifique­s qui aient existé en termes d’image (ANTI ayant en prime sor ti un film

complet après coup), et question riding ça ne rigole pas ! On se souvient tout particuliè­rement de la session de dirt en 2009, qui se déroule par une nuit chaude de juillet, où la lumière était encore présente bien après 22 heures. Les rideurs roulent au son d’une grosse sono… Vincent Saccomani, qui filme à l’époque pour son site web LowFi Bicycle Club, dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas : c’est la meilleure session que j’ai vue de toute ma vie ! Et croyez-nous, il en a vu quelques-unes. Et effectivem­ent, c’était épique : Trond Hansen en frontflip, Sam Reynolds et Martin Södeström qui claquaient des doubles whips et des 720 ou encore Benny Korthaus, avec un mix entre un 3.6 double whip et flip double whip. Andreu Lacondeguy rentrait déjà ses supermen hyper tendus et ses 3.6 cork, bref, tous les pilotes se chauffaien­t mutuelleme­nt dans une ambiance incroyable au bas du park d’Hafjell. Inutile de dire que les edits vidéos de la soirée ont fait des milliers de vues en un temps record, et les photos, des parutions dans le monde entier. Quelques jours après, les rideurs se retrouvaie­nt sur le slopestyle, formé par de très gros jumps construits sur le snowpark. Pas venus pour rigoler, les mecs. Malheureus­ement, ce contest de clôture (le seul ouvert au public) a dû être annulé en raison du vent. C’était sans compter sur l’imaginatio­n des rideurs qui, dans le plus pur style des ANTI Days Of Thunder, ont décidé de se départager au bar ! Ni une ni deux, le contest de Beer Pong est lancé et c’est évidemment le team Europe du Nord de Benny Korthaus qui remporte la palme et l’overall du contest. Lorsqu’on repense à cet event, presque 10 ans plus tard, impossible de ne pas remarquer l’impact qu’il a eu sur le monde du freeride. Je me rappelle avoir roulé à Whistler il y a quelque temps et avoir

vu des mecs qui portaient encore le T-shirt des ANTI Days Of Thunder… C’était encore pour eux l’un des meilleurs events jamais créés. Ils avaient pu le suivre via des vidéos, un film et des reportages dans plusieurs magazines. Ça a fait tellement de bruit que tout le monde en a au moins entendu parler une fois. Pour les rideurs qui y ont participé, ce contest a été une véritable rampe de lancement pour le monde profession­nel. Quelques-uns d’entre eux étaient déjà pros à l’époque, comme Andreu Lacondeguy, Thomas Vanderham ou Timo Pritzel, mais pour la majorité (Yannick Granieri, Sam Reynolds, Kelly McGarry ou Martin Söderström), ADOT a marqué le départ d’une carrière. C’est peut-être encore plus le cas pour Martin Söderström, qui avait à peine 18 ans quand le premier ANTI Days Of Thunder a eu lieu et qui avait été élu meilleur rideur de la semaine. Un peu comme les awards distribués aux débuts du FEST Series...

 ??  ?? Trond Hansen, l'un des piliers des ANTI Days, sur le plus gros vol de l'event.
Trond Hansen, l'un des piliers des ANTI Days, sur le plus gros vol de l'event.
 ??  ?? Niels Windfeldt en super whip dans le soleil couchant d'Hafjell, une photo emblématiq­ue de la seconde édition de l'event.
Niels Windfeldt en super whip dans le soleil couchant d'Hafjell, une photo emblématiq­ue de la seconde édition de l'event.
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