Une île au large de Gaza ?
Soumise à un blocus depuis 2007, la bande de Gaza est devenue une « prison à ciel ouvert » pour ses habitants (1,85 million en 2015). Un projet pour la désenclaver n’est pas venu de militants ou de Palestiniens, mais d’un ministre israélien, Yisrael Katz, titulaire du portefeuille du Renseignement et du Transport. Il propose une île artificielle de 520 hectares avec un port commercial, permettant à Gaza de retourner sur les routes de la mondialisation « sans mettre en danger la sécurité d’israël ». Ce morceau de terre, à 4,5 kilomètres de la côte, serait accessible par un pont et serait équipé d’infrastructures de stockage, d’une centrale électrique, d’une usine de dessalement d’eau, d’un aéroport, autrement dit tout ce qui manque cruellement aux Gazaouis. Israël serait responsable de la sécurité de l’espace maritime, avec un droit de veto sur les navires y opérant, et de celle des conteneurs. Coût estimé de l’opération : cinq milliards de dollars, en provenance de fonds privés, pour cinq ans de travaux. Si les responsables militaires et économiques israéliens sont favorables au projet, le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, ne le condamne ni ne le soutient.