Causette

“On oublie que ce sont des personnes en chair et en os ”

Rebecca *, 36 ans, utilisait surtout Tinder, mais aussi Happn, Bumble, Once et Adopte un mec. Elle a fait une trentaine de rencontres qui l’ont plongée dans le « désespoir »

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« J’ai déjà eu un petit burn-out profession­nel, je connais donc les symptômes. Le premier effet, c’est sur l’estime de soi. Sur Tinder, c’est tellement consuméris­te… J’avais pas mal de matchs, mais personne ne me parlait. C’était une spirale déprimante. Puis j’ai laissé un mec me balader. Quand on passe un bout de temps sur ces applis, ce qui était son cas, on ne considère plus les gens qui sont dessus comme des vrai·es gens, mais comme des bulles sur notre téléphone. On oublie que ce sont des personnes en chair et en os. J’ai eu des messages super agressifs, des hommes qui me disaient qu’ils détestaien­t mon métier ( je suis DRH). On me disait : “C’est vraiment un boulot de merde.” J’ai ressenti beaucoup de stress et, en même temps, je voulais tout le temps regarder si j’avais des nouveaux matchs. Au bout de six ou sept mois, j’étais vraiment déprimée, j’en parlais à mon psy. Sauf que j’y retournais quand même… J’arrivais pas à couper. Mon sommeil a été impacté… J’étais toujours sur mon téléphone, même dans le lit. Je pouvais y passer beaucoup, beaucoup de temps pour, finalement, matcher à 1 heure du matin… »

* Le prénom a été modifié.

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