Cheval Magazine

Évasion : Le Touquet - Paris

Dans la station balnéaire du Touquet, sur la Côte d’Opale dans les Hauts-de-France, les amoureux des chevaux et de la nature sont heureux ! Ils peuvent découvrir la forêt, les dunes et surtout la baie de Canche à cheval.

- TEXTE ET PHOTOS : MARIE SÉNÉCHAL (SAUF MENTION).

Il est 18h15 ce lundi d’août, les cavaliers sont déjà tous rassemblés devant l’accueil du parc équestre du Touquet pour la balade galop de 19 h. Pour cette escapade à henson, qui nécessite d’avoir le Galop 3 minimum, les cavaliers préparent eux-mêmes leur monture. Après avoir fait la distributi­on en fonction des niveaux, Julie Poitier, en charge des balades au Touquet, emmène le groupe chercher les chevaux au paddock. « On dirait qu’ils ressemblen­t tous, mais je vais vous donner la caractéris­tique de chacun », précise Julie. « Hola, c’est la blonde juste là », ajoute-t-elle. Hola, c’est une gentille jument de 3 ans qui va me permettre de sillonner forêt, dunes et baie de Canche pendant deux heures sur une petite vingtaine de kilomètres. Au total, le Touquet dispose de 17 kilomètres de pistes cavalières. Pas farouche, Hola me laisse lui passer le hackamore sans sourciller. La majorité des henson est montée avec ce bridon sans mors, sur souhait du parc du Marquenter­re, en baie de Somme, qui loue au Parc équestre douze des quinze henson présents sur le site. Hola, qui en fait partie, retournera ensuite dans la Somme, berceau de la race, pour être vendue. Dans le groupe, il y a surtout des vacanciers. Ils viennent de la Somme justement, de la région parisienne, de Versailles ou même de Londres. Certains sont des habitués des lieux, leurs grands-parents vivent au Touquet, d’autres ont découvert le parc équestre en arrivant sur place et ne pouvaient laisser passer l’occasion de monter à cheval dans un tel cadre. C’est notamment le cas de Lotte, une néerlandai­se qui vit à Londres, et qui confie ne jamais avoir monté dans ces conditions. Et pour cause, le Parc équestre du Touquet permet d’offrir à ces visiteurs des balades riches en nature et dans de très grands espaces. Une fois que Julie nous a expliqué comment se servir du hackamore, nous nous dirigeons vers la forêt. Le groupe slalome autour des arbres qui jalonnent la route et les nombreuses villas de la ville du Touquet.

En route pour les dunes

Hola répond aux caractéris­tiques du henson énoncé par le directeur du parc, Jonathan Milon, « grégaire, rustique, costaud, gentil. » Pour Hola, il faudra sans doute ajouter curieuse, elle ralentit de temps en temps pour regarder autour d’elle… et gourmande. Elle ne perd pas une occasion d’attraper la végétation qui

nous entoure ! Quand nous arrivons dans les dunes, après le passage en forêt, le soleil se couche doucement. Julie Poirier décrit la baie et les lieux. « Lors des balades galop, les cavaliers veulent surtout galoper », sourit-elle. Les explicatio­ns sont aussi les bienvenues pour les balades découverte­s ou sportives. Les premières sont réservées aux débutants, des touristes qui veulent voir Le Touquet autrement ou des novices qui veulent se mettre à cheval. Jonathan Milon aime mettre l’accent sur cette découverte du cheval et profiter simplement de la nature et des paysages. Nous passons encore quelques villas avant d’arriver en haut des dunes où la baie s’offre à nous. Spectacle magique. Des voiliers et quelques vacanciers se baladent encore sur le sable. Les henson descendent un dénivelé important dans le sable profond avec une facilité déconcerta­nte. La monitrice donne ensuite quelques conseils de sécurité. Au pas, les cavaliers peuvent marcher en groupe, mais au trot et au galop, il faut rester en ligne. « Si le cheval vous emmène, ce qui n’arrivera pas, vous le remettez derrière le cheval devant vous. » Julie est sûre de ses chevaux. C’est elle qui travaille majoritair­ement avec les henson, d’abord parce qu’elle est en charge d’emmener les cavaliers en balade, mais aussi parce qu’elle les affectionn­e. Cette année, ils sont arrivés plus tard que prévu à cause de la crise sanitaire, fin juillet au lieu de début mars. Mais les henson sont déjà opérationn­els et ont toute la confiance de leur dresseuse. Ce partenaria­t avec le parc du Marquenter­re est en place depuis quatre ans et il devrait s’étoffer encore. Robuste mais vif, le cheval picard a su convaincre l’équipe du parc équestre.

Vitesse et goût de liberté

« On va se mettre au galop. » Le long de la mer, l’adrénaline monte d’un cran tandis que les chevaux s’élancent sur le sable mouillé. Comme prévu, il n’y en a pas un qui tente de dépasser, et certaineme­nt pas Hola, qui prend son temps et me permet d’admirer le soleil qui

se couche à l’horizon. Derrière moi, il y a Thomas et Godween. Le jeune mâle aussi prend son temps, et ça semble convenir à son cavalier de 15 ans. Originaire de la région parisienne, l’adolescent est au Touquet pour les vacances et en profite pour renouer avec l’équitation. Après sept ans dans un centre équestre près de Paris, il s’est lassé et a arrêté. Depuis un an, il monte de temps en temps, uniquement pour des balades lors de ses vacances.

« Dans les balades galop, il y a trois types de cavaliers, constate Jonathan Milon, ceux qui viennent pour la nature et le cheval, ceux qui viennent chercher ce qu’ils n’ont pas chez eux, et ceux qui se sont lassés de tourner en rond dans un manège. » Lotte et Thomas semblent correspond­re à ces deux derniers profils. Dans le groupe, il y a aussi des amatrices de vitesse, davantage habituées à monter en club ou en compétitio­n. Le galop sur la plage est une belle opportunit­é pour « lâcher » les chevaux. Lotte aussi a particuliè­rement apprécié cet aspect-là et se réjouit de la vitesse de sa monture. La balade séduit de plus en plus, d’après l’expérience de Jonathan Milon, qui travaille au parc équestre depuis douze ans. « Aujourd’hui, 50% de l’activité du centre équestre c’est de la balade », estime-t-il. Avec ses deux manèges couverts, ses deux carrières et ses deux terrains de compétitio­n, le Touquet permet de combiner l’équitation classique, avec la tenue de compétitio­n, mais aussi ce lien avec la nature par l’intermédia­ire de ces balades et randonnées. Sur le retour vers le parc équestre, vers 21 h, les chevaux ont droit à leur pause à eux, où ils peuvent brouter tranquille­ment – l’intérêt du hackamore ! Hola, comme les autres, ne se fait pas prier. Et il faut dire que c’est bien mérité !

« Aujourd’hui, 50 % de l’activité du centre équestre c’est de la balade »

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