8 500 km à hauts risques en France
Hervé Henry travail comme agent Onf sur le secteur du plateau lorrain qui est bordé par la jonction de deux canaux. Celui reliant la Marne au Rhin s’étend de Vitry-le-François à Strasbourg sur une longueur de 290 km et celui des Houillières de la Sarre (63 km) s’étire de Sarreguemines à Languimberg. Et si la Moselle est un département où le domaine fluvial est conséquent, il faut également retenir que la France recense pas moins de 8 500 km de voies fluviales navigables. Si parmi ce réseau, une partie importante n’est pas aménagée et laisse des berges naturelles où les animaux savent parfaitement mettre pied
également des mustélidés (blaireau, fouine, martre…), des lièvres, des cerfs, mais aussi des vaches, des moutons, des chiens, des chats sauvages comme domestiques… Et dans le registre des insoupçonnés, citons l’écureuil et le milan (rapace). La liste est longue.
Comment fonctionne ce piège vis-à-vis de la faune ?
Pour bien le comprendre, il faut raisonner globalement. Ces canaux ont été creusés à l’époque napoléonienne. Ils concernent la navigation fluviale et désormais de plaisance. Ils sont bordés par des digues dont le maintien est en grande partie assuré par la pression de l’eau que génèrent les immenses lacs qui les bordent à terre, une proportion non négligeable a déjà fait l’objet de travaux d’endiguement. Si c’est le quart nord-est de l’Hexagone qui connaît le plus important réseau de canaux, d’autres régions comme la Bretagne, le Rhône ou le Midi connaissent également un trafic fluvial dynamique.
(800 et 200 ha). Ils sont régulièrement barrés d’écluses permettant d’ajuster le niveau d’eau. Progressivement, des portions de ces canaux ont été encadrées de palplanches métalliques verticales pour lutter contre l’érosion progressive des berges. Ces parois très lisses ne présentent aucun point d’accroche. La situation se complique davantage lorsque la mousse recouvre les parois en béton. Une fois dans l’eau, la plupart des animaux ne parviennent pas à s’en extraire (même les escargots). Lorsque le niveau d’eau, bas, fait ressortir les palplanches de plus de 50 cm, voire un mètre, cela devient même dangereux pour l’homme qui ne peut prendre appui dans une eau profonde de plus de 3 mètres ! Les prisonniers finissent par mourir noyé ou d’épuisement. Leur fin