Cosmopolitan (France)

EUGÉNIE

rêve : être Elle n’a jamais changé de a un groupe, rockeuse. Aujourd’hui, elle un deuxième un fiancé producteur, et album dans les bacs.

- Photo Julie Ansiau. Par Martine Tartour.

Petite, je rêve d’être sur scène.

Mon père est coiffeur, ma mère infirmière. Très rock, on écoute plutôt Bowie que Ferré chez nous.

À 14 ans, mon père me teint en rouge. La directrice le convoque parce que j’ai fait une grosse bêtise. Lui avoue que c’est son oeuvre. On est comme ça à la maison, artistes, mais avec un vrai sens du travail. 18 ans : je décroche mon bac L. Je m’inscris dans un cours de théâtre. Ça inquiète un peu mes parents. J’enchaîne les petits boulots. Et j’intègre une troupe. À 21 ans, je vis dans 200 m2 ! La chance de rencontrer un copain dans les affaires qui a envie d’une coloc avec des comédiens. Mon premier rôle important : je suis la fiancée de Vincent Perez dans « Fanfan la Tulipe ». Entre 22 et 25 ans, j’enchaîne les séries télé et les pubs. En attendant d’être en haut de l’affiche. Mais c’est un milieu difficile, pour décrocher un rôle, ce n’est pas le talent qui compte, il faut juste plaire à des gens. Et leur regard n’est pas toujours bienveilla­nt. À 25 ans, une rencontre essentiell­e : Peter. C’est le petit ami de ma meilleure amie. Il débarque de New York, il est musicien. Quelques mois plus tard, Dead Beats fait ses premiers concerts.

Des petites salles, des bars. Mon couple de l’époque ne survit pas.

Jusqu’à 28 ans, une vie de tournées. Je continue les castings. Je voudrais assumer les deux de front, mais mon groupe devient très important. Il me sauve déjà de l’attente du téléphone qui sonne, des rôles que je ne décroche pas, des films qui ne se font jamais. Sortie du premier album sous le nom de Parlor Snakes. Sur un petit label indé, Double Legs. On fait une belle tournée de plusieurs mois. On rencontre des producteur­s, des programmat­eurs, et nos fans. L’heure d’un deuxième album. Cette fois, un producteur, Matthieu Morin, nous permet d’enregistre­r à New York au N.Y. HED Studio avec Matt Verta-Ray, qui travaille comme on aime, à l’ancienne. Se lancer dans la musique quand plus personne n’achète de disques, c’est dur. Mais je suis une bosseuse. Et je sais qu’on a atteint une vraie maturité de son maintenant. On vient d’avoir une double page dans « Rock&Folk ». D’ici mes 40 ans. Mon producteur est devenu mon fiancé. Un enfant, il faudra y penser. Parlorsnak­es.com.

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