Kaya Scodelario
Ado, elle s’impose dans la série « Skins ». Dix ans plus tard, l’actrice est à l’affiche de « Pirates des Caraïbes, la vengeance de Salazar ». Rencontre à Londres.
iIl était une fois… une fille qui voit un tournage en plein Londres, repère un type qui fait une pause clope devant une caravane, et lui demande si elle peut passer une audition. Tellement facile qu’on croit à une blague. Pourtant, c’est ce qui est arrivé à Kaya Scodelario. C’est comme ça qu’à 14 ans, elle décroche un rôle dans la série anglaise « Skins ». Elle y est Effy, ado joyeusement barrée dans sa tête, avec une sérieuse tendance à la pyromanie. Pas facile. D’autant qu’elle enchaîne sur la saga « Le Labyrinthe », dont l’affiche annonce « Courir ou mourir ». Mais dans la vie, Kaya aime repeindre le ciel en bleu, réussit à ne pas se laisser broyer par les machines infernales qu’inventent les metteurs en scène. Et elle arrive toute fraîche dans l’opus 5 de « Pirates des Caraïbes », la méga production Disney sur les écrans depuis le 24 mai. Elle y donne la réplique à… Johnny Depp : « Quelqu’un de normal. Il joue, il se laisse maquiller, et il mange comme tout le monde. Ce n’est pas un extraterrestre. »
BONNE MÈRE Un père anglais, une mère d’origine brésilienne qui imprime sa marque : « Je parle portugais, je mange de la feijoada et j’adore Neymar. » Dans
la salle de bains de son enfance, les notes fruitées du maracuja flottent. C’est sa mère qui lui apprend la féminité : « J’aimais m’amuser avec la mousse pendant des heures dans sa baignoire. » Comme elle le fait aujourd’hui avec son bébé de 18 mois et son mari, l’acteur Benjamin Walker, l'ex de la fille de Meryl Streep. On la croit quand elle assure ne plus passer sa vie devant le miroir, même si, pour les photos et les interviews, elle ne se passe jamais de maquilleur. « Surtout pour effacer les cernes des nuits trop courtes… mais quel bonheur d’être mère ! » Quand, à 25 ans, d’autres stars chaloupent de soirées en boîtes de nuit, et utilisent le #aftermidnight en rafale, Kaya poste au même rythme son enfant, son mari et son bouledogue Arnie.
BON ESPRIT Quand on lui suggère de se décrire, elle élude, avant de dire : « J’aime les parfums masculins et surtout j’adore mes sourcils. Même en cas d’incendie, je ne sortirais pas de chez moi s’ils ne sont pas impec ! Ils sont épais et fournis, c’est pile la tendance, j’en profite, demain ça peut changer. » Elle est intarissable sur le sujet… prend un autre Coca Light, « sa drogue », et expose les canettes vides devant elle comme pour se prouver qu’il est temps d’arrêter. Elle relèverait tous les défis pour un rôle : prendre 15 kg, se raser la tête… mais ça n’est pas encore arrivé. Alors c’est hors plateaux qu’elle le fait, « pour reprendre le contrôle de mon corps », en se teignant les cheveux en violet. Pas un truc éphémère qui se rince le lendemain, non, elle est restée six mois comme ça.
BONNE HUMEUR Dans « Pirates des Caraïbes, la vengeance de Salazar », elle a échappé aux trois heures de maquillage quotidiennes pour transformer telle actrice en sorcière des mers, ou Javier Bardem en boucher des océans : Kaya y joue une mathématicienne astronome. Elle a passé les auditions en potassant un peu les étoiles et les constellations : « Je n’y connaissais rien, et je n’y connais toujours rien. » Ni sabre ni poignard, son arme : le journal de Galilée. Du coup, elle n’a pas dû forcer sur le sport. D'ailleurs, elle n’en fait quasiment pas. Ne mange pas bio, mais tout ce qui lui tombe sous la main, et butine les secrets de belle peau dans les magazines : « Je mets une crème Biologique Recherche ou Chanel. » Quand elle sort, elle se dessine un regard smoky, pour jouer des yeux, comme elle l’a appris avec le rôle d’Effy. Elle sait aussi que l’important dans le regard, c’est la clémence. Ne jamais juger. Ne jamais cataloguer. Avancer pour soi. Une belle leçon de beauté.