Mutation : Valérie Docher, une carrière dans l’humanitaire c’est possible
près de nombreuses années comme cadre dans le secteur privé, Valérie Docher décide de se consacrer à l’humanitaire. "Je rêvais depuis longtemps de travailler dans l’humanitaire et notamment auprès des populations en situation de handicap en Afghanistan", précise-t-elle. Un projet professionnel précis mais qui s’est heurté à une réalité dont Valérie Docher n’avait pas conscience : une expérience dans le privé, bien que riche, est difficilement transposable dans l’humanitaire. "J’ai commencé à contacter différents organismes humanitaires pour des missions dans des domaines que je connaissais bien, notamment la finance, mais je n’ai obtenu aucune réponse", raconte-t-elle. Elle comprend alors qu’elle doit mieux appréhender ce milieu, qu’elle ne connaît pas du tout.
DONNER CONFIANCE AUX ONG
Elle quitte son entreprise pour suivre un master of science en humanitaire à l’école de médecine tropicale de Liverpool. "Cette formation m’a apporté tout ce que je ne connaissais pas sur ce secteur : les relations avec les donneurs institutionnels, les rapports à produire sur l’utilisation des fonds… ", énumère-t-elle. Elle prend conscience des différences entre son parcours dans le privé et ce qui lui sera demandé dans le milieu humanitaire. En plus de combler ces lacunes, cette formation lui permet d’accéder à deux premières expériences professionnelles, de quoi enrichir son CV : une professeure la met en contact avec une personne des Nations Unies pour mener un projet de conseil et son mémoire la mène au Mozambique où elle étudie la prise en charge d’enfants présentant des retards d’apprentissage. Le master of science et ces deux expériences lui ouvrent des portes mais Valérie Docher a conscience qu’elle doit encore faire ses preuves. "Cette transition professionnelle n’a pas été simple : il fallait le bon diplôme mais aussi trouver une ONG qui ait confiance en une personne qui vient du privé. C’est en effet un pari de prendre quelqu’un avec un profil différent", reconnaît-elle. Aujourd’hui, elle mesure cependant ce que son passage dans le privé lui permet d’apporter au milieu humanitaire : de la rigueur en matière de gestion budgétaire, d’analyse financière, de rationalisation des coûts mais aussi une meilleure visibilité grâce à des indicateurs pertinents, l’expérience du management à distance et des audits, etc… "Même les connaissances en informatique, en communication… Tout ce que j’avais fait dans le privé m’est aujourd’hui utile",
TOUT CE QUE J’AVAIS FAIT DANS LE PRIVÉ M’EST AUJOURD’HUI UTILE