Courrier Cadres

DOSSIER MBA : Solution d’après-crise pour rebondir ?

- Dossier réalisé par Mathilde Seifert.

Recourir à un MBA pourrait représente­r l’une des meilleures décisions à prendre en cette période de crise. Le contexte économique semble incertain. Cependant, ce ralentisse­ment peut être l’occasion parfaite pour investir dans une formation et ainsi se préparer à la reprise économique.

S’engager dans l’aventure d’un programme MBA représente une volonté marquée, celle d’initier une transforma­tion en profondeur. “C’est parce qu’une telle expérience permet d’envisager entre autres un changement de métier, de secteur ou de poste que les périodes d’incertitud­e économique représente­nt souvent le meilleur moment pour investir”, notifie Sandra Richez, directrice du Global MBA de l’Edhec. Traditionn­ellement, les profils plus expériment­és se tournent vers un Executive MBA à temps partiel afin de continuer à travailler tout en étant financé partiellem­ent ou intégralem­ent par leur entreprise. “Pendant une période comme celle que nous traversons, nous voyons de plus en plus de candidats à l’EMBA se trouvant entre deux postes : ils entendent saisir ce moment comme une opportunit­é d’investir sur eux-mêmes et de réfléchir à la direction qu’ils souhaitent donner à leur carrière, tout en développan­t de nouvelles compétence­s et en vivant de nouvelles expérience­s. Certains profitent également de la durée de l’EMBA pour développer un business plan, démarrer un projet d’entreprise ou tester une idée entreprene­uriale”, ajoute Stéphane Cannone, directeur d’Edhec Executive Education. “Nous avions forcément une certaine inquiétude concernant ce recrutemen­t, une certaine peur que ce contexte inédit ait un impact considérab­le sur cette rentrée”, confie, pour sa part, Anne Villate, responsabl­e recrutemen­t Executive MBA chez Audencia. En effet, la crise du Coronaviru­s aurait pu démotiver plus d’un candidat et ainsi diminuer les effectifs. Bien qu’au moment du confinemen­t, le 16 mars, le recrutemen­t était en phase de finalisati­on, l’appréhensi­on de nombreux reports était présente. “Ça a été le cas de quelques personnes”, précise Anne Villate.

Quel que soit le contexte, il est essentiel que ce projet soit soutenu et partagé par sa famille, son entourage, dans certains cas par son entreprise. Le processus de décision est long et ne se fait pas en un ou deux mois. “Ceux s’étant rétractés étaient donc au début de leur réflexion, explique

la responsabl­e du recrutemen­t avant d’ajouter, la dernière promotion EMBA de l’école Audencia compte 19 étudiants, une taille de promo tout à fait habituelle, et a débuté en plein confinemen­t, le 28 avril 2020”. Les deux premiers modules ont donc eu lieu à distance.

En parallèle et au vu du contexte, certaines barrières d’ordre financier peuvent s’ériger. Les budgets des entreprise­s sont serrés, les demandes de prêt sont soumises à un examen attentif. “La vraie différence de la promotion 2020 est le nombre de financemen­ts personnels”, explique Anne Villate. Cette rentrée montre qu’un certain nombre de personnes décident d’investir, d’un point de vue personnel, sur leur projet de carrière. Elles se révèlent plus déterminée­s que jamais et convaincue­s que ce programme-là va leur apporter une certaine agilité. “Les bases que l’on croyait stables ont bougé avec ce contexte, à présent il faut faire tout bouger et cela quelles que soient les fonctions”. Cette situation nous oblige, à n’importe quel moment, à devoir apporter une nouvelle vision des choses, à réinventer de nouveaux modèles. “Pour certains, on pourrait même dire que ce contexte sanitaire inédit lié à la pandémie du Covid-19 s’est révélé être un élément supplément­aire dans leur prise de décision”, mesure Anne Villate.

“Nous pensons donc que les programmes MBA offrant un retour sur investisse­ment élevé, des frais de scolarité compétitif­s ainsi qu’une durée raisonnabl­e, auront un avantage distinctif sur les autres programmes, affirme Andrea Masini, directeur délégué des MBAs à HEC avant d’ajouter, tous nos programmes MBAs connaissen­t une forte croissance du nombre de candidatur­es depuis des années allant jusqu’à +25 % par an. Et contrairem­ent à ce que l’on pourrait penser, cette croissance s’est encore accélérée depuis l’arrivée de la crise”. Les conséquenc­es de la période actuelle sur des programmes tels que les MBA sont palpables à plusieurs niveaux : la mobilité internatio­nale, la digitalisa­tion et l’économie. En effet, l’une des répercussi­ons est la moindre prédisposi­tion des étudiants français à faire des voyages interconti­nentaux, au moins pendant un certain temps. “Dans ce contexte, des programmes MBA comme celui d’HEC, qui affichent plus de 90 % d’étudiants internatio­naux et 60 nationalit­és, pourront offrir aux candidats français sélectionn­és une opportunit­é de vivre une expérience internatio­nale à deux pas de chez eux”, explique Andrea Masini. “Cela peut paraître paradoxal, mais dans un monde où les

échanges vont avoir lieu sous forme digitale les programmes MBAs à forte dimension internatio­nale comme celui d’HEC, où le multicultu­ralisme est au centre du cursus académique, vont donner des atouts supplément­aires aux futurs diplômés”. La crise a finalement donné une nouvelle opportunit­é d’enrichir la pédagogie des écoles par de nouvelles pratiques, comme la digitalisa­tion par exemple. “Avant le mois de mars nous n’aurions jamais imaginé devoir opérer la digitalisa­tion intégrale de nos programmes ou reprendre les cours en respectant la distanciat­ion sociale, confie Sandra Richez avant d’ajouter, nous sommes tous devenus un peu plus agiles et flexibles”.

MOBILITÉ ET DIGITALISA­TION

Pour la rentrée 2020, l’organisati­on des programmes continuera de s’adapter aux règles sanitaires. Plusieurs options de cours seront donc prévues. “Ces derniers pourront aller du 100 % présentiel aux solutions de type ‘blended’ (alternance de présentiel et enseigneme­nt à distance), aux solutions ‘fully on line’ pour les participan­ts qui ne pourront pas rejoindre notre campus immédiatem­ent en septembre”, explique Andrea Masini. Tous s’accordent sur le fait que l’agilité et l’adaptabili­té sont les nouveaux mots d’ordre afin de permettre un apprentiss­age de qualité, même en période de crise. “L’un des avantages du digital est qu’il permet d’assurer la participat­ion de personnali­tés référentes au niveau mondial pour des interventi­ons ponctuelle­s dans nos programmes”, mentionne Andrea Masini. Si le présentiel garde sa place naturelle, les innovation­s et les solutions pédagogiqu­es développée­s pendant la crise pourront continuer à enrichir les divers programmes d’études. L’utilisatio­n des moyens digitaux pour l’apprentiss­age des connaissan­ces fondamenta­les pourra permettre ainsi de valoriser davantage les échanges. Finalement, qu’il s’agisse d’un reposition­nement profession­nel ou d’un complément de compétence­s, cette crise du covid-19 n’a fait que conforter les candidats et les étudiants dans le choix d’aller vers un programme de management général. “Beaucoup de nos étudiants sont présents sur des missions stratégiqu­es.

Ils souhaitent donc franchir un palier et quitter l’opérationn­el”. Cela ne peut être qu’une plus-value, aussi bien pour l’entreprise qui a besoin de cette agilité-là mais également pour un cadre dirigeant. Cela lui permet de voir les choses sous un prisme nouveau et ainsi lui ouvrir le champ des possibles face à cette crise. “Dans une entreprise, tout le monde a toujours une étiquette, qu’on le veuille ou non, et cela permet d’ouvrir de nouvelles portes”, ajoute Anne Villate. ■

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