NOTRE SÉLECTION
Château La Tour de Bessan, 2016, cru bourgeois, 18 €.
Les marquis et les tours font florès à Margaux, et ils vont souvent de pair. Mais pas ici, où une femme, Marie-Laure Lurton, possède le domaine. Et de tour, il n’y en a plus guère ; à la place, un chai moderne qui ancre ce cru de 30 ha dans l’avenir. Le merlot joue le chef dans l’assemblage, donnant au vin une ceinture tannique confortable, rafraîchie dans ce millésime d’équilibre net et parfait.
Château La Tour de Mons, 2016, cru bourgeois, 19 €.
Situé sur les rives de la Garonne comme la plupart des grands crus, il appartient à CA Grands crus, filiale du Crédit Agricole, et apporte la preuve que les investissements, tant au chai qu’au vignoble et humainement, portent leurs fruits. Il reste un excellent margaux abordable, d’une fluidité sensible, mais en même temps accrocheur par sa matière profonde et soyeuse.
Château Deyrem Valentin, 2015, cru bourgeois, NC.
Le millésime fut d’anthologie : sur l’ensemble des parcelles, tous les raisins sains et mûrs au même moment… 2015 est le rêve de tout vigneron. Et, par ricochet, celui qui ravit le dégustateur. Délicieux jeune, profond et dense, assorti d’un fruit radieux, c’est un top, talonné par le 2016 qui joue la subtilité d’une année d’une exquise finesse. Alors 2015 ou 2016 ? On choisit les deux.
Château Larruau, 2014, cru bourgeois, 24 €.
Ce cru confidentiel de 11 ha bien placés sur le socle margalais expose un vin dans la lignée douce et raffinée du village, sans la profondeur des grands crus, mais plutôt sur la jouissance d’une dégustation rapide. Ce 2014 est à ouvrir, mais une petite garde d’une dizaine d’années ne lui fera aucun mal. Preuve que, même chez les stars du Bordelais, les découvertes sont possibles.
Château Kirwan, 2015, 3e cru classé, 49 €.
Ce joli nom irlandais était celui du propriétaire en 1775. Depuis le XIXe siècle, le domaine appartient à la famille du négociant Schÿler. Le millésime 2015 et les installations techniques des chais ont propulsé le cru dans l’élite. Déjà, dans le 2014, la finesse de la trame perce, l’explosion du 2015 est confirmée par la race subtile du 2016, bientôt en bouteille.
Château Prieuré-Lichine, 2015, 4e cru classé, 50 €.
Dans les années 1950, Alexis Lichine achète le château en piteux état. Les choses s’améliorent alors. À sa mort, le cru, racheté par le groupe Ballande, stagne jusqu’à une série de travaux qui l’installe dans une progression notable. Chaque raisin de 2015 a été vendangé quand il fallait, millésime facile pour le vigneron, savoureux et puissant pour le dégustateur en attendant un autre opus, le 2016.
Alter Ego de Palmer, 2014, second vin du Château Palmer, 3e cru classé, 60 €.
Palmer appartient aux crus de tête de l’appellation avec Margaux et Rauzan. La proportion importante de merlot qui entre dans l’assemblage, saupoudré de petit verdot, lui apporte sa signature, son soyeux identifiable et son énergie venue d’une culture en biodynamie. Alter Ego, le second, est encore plus merlot que le capitaine, énergique et vif en 2014, plaisant à boire aujourd’hui.
Château Lascombes, 2015, 2e cru classé, 86 €.
À la porte des crus les plus spéculatifs, Lascombes reste un vin pour amateurs qui aiment boire les grandes étiquettes. Le vignoble en état, le chai capable de recevoir un parcellaire aux petits oignons et la nouvelle image du cru s’installent. En 2015, 55 % de merlot donnent à Lascombes son coffre et, malgré l’exubérance, il reste construit sur des bases solides. Il prend de la patine en bouche sur une finale longue et distinguée.