TOURS
DEUX SAINTS SINON RIEN
La châsse de saint Martin « resplendit d’une profusion d’or, d’argent et de pierres précieuses », selon Aimery Picaud. Martin (371-397), qui avait un jour déchiré son manteau pour réchauffer un pauvre, faisait l’objet d’une si grande dévotion qu’une basilique avait été élevée en son honneur. Très ressemblante à celle de Compostelle, « la plus belle de toutes les églises de pèlerinage », aux dires de l'historien d'art Émile Mâle, disparaît en 1802. Ne subsistent, dans le Vieux-Tours, que la tour de Charlemagne, la tour de l’Horloge et la crypte qui abritait le tombeau du saint tourangeau.
À la fin du xixe siècle, une nouvelle basilique dotée d’une crypte pour accueillir le tombeau du saint, retrouvé lors de fouilles menées en 1860, fut édifiée sur l’emplacement de l’ancienne collégiale Saint-Martin. Elle doit son style romano-byzantin à l’architecte tourangeau Victor Laloux. Et aujourd’hui encore, la crypte demeure le lieu d'un pèlerinage fervent. Architecturalement, c’est une salle basse à cinq vaisseaux couverts de voûtes d’arêtes, reposant sur des colonnes jumelées en marbre, avec des vitraux de Lucien-Léopold Lobin, grand maître verrier du xixe siècle.
La cathédrale Saint-Gatien fut, elle, bâtie entre 1170 et 1547. Mêlant les styles gothique et Renaissance, l’édifice impressionne par sa taille et son imposante façade richement décorée. Elle compte l’un des plus beaux choeurs de France. Des vitraux du xiie siècle illustrent plusieurs épisodes de la Vie de saint Jacques : son martyre, sa légende, ses miracles.
Quant à la fameuse place Plumereau, dans le Vieux-Tours, traversée par les pèlerins, elle exerce toujours une attraction naturelle sur les Tourangeaux, mais pas seulement. Elle est un point de ralliement pour bien des touristes.