NICOLAS MICHEL
J’ai deux métiers à Guédelon. Le matin, je travaille au xxie siècle, dans les bureaux. Je m’occupe des réservations, de tout ce qui concerne Internet. L’aprèsmidi, je suis sur le chantier, je travaille au xiiie siècle et je m’occupe de l’atelier monétaire. Je fabrique des pièces de monnaie comme au Moyen Âge. J’ai lancé cet atelier en août 2016. Il n’y a plus de formation professionnelle pour le métier de monnayeur. Je me suis formé tout seul. J’avais des notions de forge, de fonderie et je pratiquais en amateur. Je voulais installer un atelier de fonderie médiéval, j’en ai parlé avec Maryline Martin et on n’en est arrivé à l’idée d’un atelier monétaire. Cela m’a tout de suite emballé. Au départ, ce n’était pas facile mais je fais les choses de mieux en mieux. Arriver à imiter les monnayeurs du xiiie et tenter de faire aussi bien qu’eux, c’est passionnant. Je savais que la monnaie attirerait beaucoup de curieux, mais pas à ce point-là. Beaucoup de numismates viennent me voir pour me poser tout un tas de questions sur les étapes de fabrication. Est-ce que vous saviez que les deniers du Moyen Âge avaient une valeur intrinsèque ? Elle dépendait du poids et de la quantité d’argent qu’il contenait. Tous les deniers n’avaient pas la même valeur. Sur les foires médiévales, il y a avait des changeurs de monnaie dont le rôle était de faire les conversions.