ARLES
ROME ANTIQUE À SAINT- TROPHIME
De style roman provençal, l'ancienne cathédrale d'arles, Saint-Trophime, vaut le détour, pour son exceptionnel portail sculpté, l'un des plus célèbres du monde pour sa richesse ornementale très marquée par l'art antique.
Point de ralliement des pèlerins, Arles est un haut lieu de la chrétienté, qui a été très tôt évangélisé : un évêque y est recensé dès
l’an 254. À deux pas du théâtre antique, l’église d’arles, couronnée par un haut clocher à étage carré, a été construite au xiie siècle à l’emplacement d’une basilique du ve siècle. C’est incontestablement l’un des plus beaux édifices romans en France – même si Saint-trophime a perdu son titre de cathédrale. Son chef-d’oeuvre, c’est son impressionnant portail sculpté, ajouté vers 1180 et consacré au Jugement dernier, inspiré par la façade de l’abbatiale de Saint-gilles-du-gard. Il a été restauré dans les années 1990 pour mettre en valeur l’exceptionnelle qualité de ses sculptures et de ses matériaux – marbre de Carrare, calcaire noir… Alors, que voit-on ? Le Christ en majesté sur la voûte céleste lève le bras en juge, entouré d’anges et des symboles des quatre évangélistes. Il domine les douze apôtres du linteau, que l’on retrouve à hauteur des colonnes. Sous celles-ci apparaissent des scènes de l’ancien Testament. On y voit le prophète Daniel dans la fosse aux lions ou encore… Hercule. Des références à la mythologie antique qui semblent très prégnantes. « Le porche s’inspire clairement des arcs de triomphe romains. On découvre aussi un fronton triangulaire semblable à celui d’un temple, commente Odile Caylux, du service du patri
moine de la ville. Le calcaire noir utilisé pour les colonnes viendrait lui-même du théâtre antique ! Et même sur la galerie des élus, les personnages sont vêtus à la romaine avec des toges. La vivacité de la tradition antique, à Saint-trophime, est très forte, comme le soulignent ces frises de personnages, les motifs végétaux, les animaux maléfiques, caractéristiques de cette époque. »
DES SARCOPHAGES COMME SOURCE D’INSPIRATION
Est-ce parce que la ville d’arles fut une importante colonie romaine ? Oui, mais pas si vite. « À partir du xie siècle, il y a un intérêt certain pour l’époque paléochrétienne, celle de l’empereur Constantin, analyse l’ historien A lai nErl an de
Brandenburg. Les artiste sont regardé d’ unoe il nouveau les premières sculptures chrétiennes antiques, que l’on trouve principalement sur les sarcophages, et s’en sont inspirés. Et ce style s’est diffusé en Italie, au Mont-cassin, notamment, puis étendu à la France. Les maîtres d’oeuvre de l’époque ont été sensibles à ce premier art chrétien, à la pensée des pères de l’église. » Une fois le portail admiré, il faut pénétrer à l’intérieur de l’édifice pour découvrir sa nef romane sur deux niveaux, la plus haute de Provence, avec ses 20 mètres. On y remarque justement trois sarcophages paléochrétiens, issus des nécropoles arlésiennes, aux détails sculptés fascinants… qui rappellent les compositions de la façade.
Office de tourisme d’arles, 9, boulevard des Lices, 13200 Arles. 04 90 18 41 20. www. arlestourisme.com