LES MYSTÈRES DU LABYRINTHE
UN PÈLERINAGE SYMBOLIQUE
On connaît celui du Minotaure, dans lequel s’engouffre Thésée muni du fil d’ariane… Si la mythologie grecque n'a pas inspiré les labyrinthes dont les dessins sont apparus sur les sols dallés des cathédrales à partir de 1200, que signifiaient-ils et quelle était leur fonction ?
Déployé à l’entrée de la nef comme pour barrer le passage aux démons, le labyrinthe de Chartres est le plus connu – et l’un des seuls rescapés – d’une série de dédales inscrits dans le pavé des sanctuaires médiévaux. Une fois leur sens perdu, le clergé, n’y voyant plus que diablerie et prétexte à dissiper les fidèles, les a presque partout effacés. Il a depuis généré mille supputations ésotériques, impliquant des cultes perdus, des courants souterrains d’énergie, des secrets templiers… On retient l’hypothèse d’un pèlerinage symbolique plus accessible que celui de la vraie Jérusalem… mais aucun texte ancien n’appuie cette thèse. Des historiens dignes de foi penchent pour un rituel pascal créé au xiie siècle, en recyclant peut-être une danse populaire postpaïenne. Les chanoines se seraient livrés à une ronde chantée, tandis que leur doyen parcourait le labyrinthe, métaphore d’un chemin d’embûches vers la renaissance en Dieu, avec une pelote de fil (son lien avec le Ciel) qu’il transmettait, tour à tour, pour finir, à chaque participant. On sait que c’est le labyrinthe de la cathédrale de Reims qui a inspiré le logotype identifiant les monuments historiques. Même détruit par les chanoines en 1779, il reste présent…