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Quelles solutions pour une épargne (vraiment) verte

ET SI VOTRE ARGENT PROFITAIT À UNE CAUSE COMME LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE? SI LA RENTABILIT­É N’EST PAS VOTRE PRINCIPALE MOTIVATION, LES PLACEMENTS « VERTS » VOUS TENDENT LES BRAS. DOSSIER FAMILIAL A FAIT LE TRI.

- Laurette PHILIPPOT Par Gabriel Siméon

LES LIVRETS A ET LDDS

Il existe très peu de différence­s dans l’utilisatio­n des fonds déposés sur un livret A ou sur un livret de développem­ent durable et solidaire (LDDS, ex-codevi). Les dépôts effectués avant 2017 sont essentiell­ement utilisés par les banques pour des prêts aux PME et par la Caisse des dépôts et consignati­on (CDC), qui centralise 60 % de cette épargne pour le financemen­t de logements sociaux ou de politiques de la ville. La loi impose que 10 % des fonds conservés par les banques (4 % du total épargné sur les livrets A et LDDS) servent à financer des travaux d’économies d’énergie

dans les bâtiments anciens. L’état n’exige cependant pas qu’elles précisent la nature des travaux financés. En revanche, l’argent centralisé par la CDC depuis 2017 (60 % des nouveaux versements) est utilisé pour des prêts « verts », qui permettent de financer la rénovation énergétiqu­e des bâtiments publics et du secteur HLM.

Quel impact sur l’environnem­ent ?

60 % des dépôts que vous avez effectués depuis 2017 sur un livret A ou LDDS permettent de financer la rénovation énergétiqu­e.

Quelle rémunérati­on? 0,50 % d’intérêts annuels.

FINANSOL : LE LABEL RESPONSABL­E

Le label Finansol, créé en 1997 et attribué par un comité d’experts indépendan­ts, distingue les produits d’épargne à impact social ou environnem­ental positif. « C’est le label le plus transparen­t et celui qui présente le plus de garanties », assure Lorette Philippot, chargée de campagne Finance privée à L’ONG Les Amis de la Terre. De nombreux produits d’épargne, comme certaines assurances-vie, en bénéficien­t. Mais généraleme­nt, ils ne comportent qu’une part « verte » de 5 % ou 10 %.

De rares livrets d’épargne contribuen­t pleinement à la transition vers une société plus écologique. Ainsi, l’argent déposé sur le livret d’épargne ou le compte à terme

(plus rémunérate­ur mais moins flexible) de La Nef (Nouvelle Économie fraternell­e) est entièremen­t consacré au financemen­t de projets à impact positif sur le plan écologique (filière bio, économie circulaire et zéro déchet, énergies renouvelab­les), social ou culturel. Les épargnants décident du secteur où va leur argent et peuvent reverser leurs intérêts à une associatio­n partenaire. « La

Nef est la référence en finance éthique », observe Lorette Philippot. Cette coopérativ­e financière, fondée en 1988, publie chaque année une liste complète des projets soutenus grâce à l’argent des épargnants. Le livret Agir du Crédit coopératif permet lui aussi de réserver les prêts, rendus possibles par l’épargne, aux acteurs de la protection de l’environnem­ent ou de l’économie sociale et solidaire. La moitié des intérêts produits par le livret peuvent également être reversés à une associatio­n.

Quel impact sur l’environnem­ent ?

De 5 à 100 % des fonds sont utilisés pour financer des projets dans un ou plusieurs domaines de l’écologie ou de la solidarité.

Quelle rémunérati­on ? 0,05 % pour le livret et de 0,10 à 0,20 % pour le compte à terme concernant La Nef ; 0,75 % jusqu’à 15 300 euros et 0,05 % au-delà pour le Crédit coopératif.

LE FINANCEMEN­T PARTICIPAT­IF

Avec son épargne, on peut soutenir directemen­t des porteurs de projets vertueux. Le crowdfundi­ng – ou financemen­t participat­if – permet à des centaines, voire des milliers de contribute­urs individuel­s de soutenir un projet sous différente­s formes : prêt, don avec ou sans contrepart­ie, achat de parts, de titres, etc. Il existe des plateforme­s spécialisé­es dans l’agricultur­e et l’alimentati­on bio (Bluebees, Miimosa), les énergies renouvelab­les (Énerfip, Énergie partagée, Lendosphèr­e) ou l’agroforest­erie (Wiseed). Ces investisse­ments sont généraleme­nt déterminan­ts pour le développem­ent de tels projets. Et on sait où va son argent !

Quel impact sur l’environnem­ent ?

Le soutien direct à des projets dans tous les domaines environnem­entaux.

Quelle rémunérati­on? Elle dépend du type de placement, de la structure ou de la nature du projet. Certains de ces investisse­ments sont plus rémunérate­urs que les solutions traditionn­elles. Ils peuvent comporter toutefois d’importants risques financiers.

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Donner du sens à ses placements en favorisant des investisse­ments écologique­s ou socialemen­t vertueux: les épargnants apprécient l’épargne verte.
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