HISTORIQUE
Au milieu des années 2000, L’US Marine Corps cherche à remplacer ses CH-53E de transport lourds (voir DSI no 104). Sikorsky propose alors une nouvelle version, construite à neuf, qui reprend le design général du CH-53. Le programme est officiellement lancé en 2006 et débouche sur un premier vol le 27 octobre 2015 en vue d’une entrée en service initiale en 2019. En réalité, le King Stallion diffère presque totalement de son prédécesseur, bien qu’il en conserve les dimensions globales. Concrètement, la cabine est plus large de 30 cm, les carénages latéraux abritant des réservoirs et le train principal étant plus compacts. Ce réagencement permet d’embarquer, contrairement aux versions précédentes, deux palettes 463L ou un Humvee. Faisant un appel massif aux composites (y compris pour le rotor, dont la surface des pales s’accroît), il bénéficie d’une nouvelle motorisation et d’une nouvelle boîte de transmission – le point traditionnellement vulnérable des CH-53 – d’une masse de 5,8 t. La propulsion reste triturbine et permet de faire passer la puissance totale à 16 800 kw contre 9 810 précédemment. La consommation en carburant doit cependant être réduite de 18 %, l’appareil conservant sa perche de ravitaillement en vol.
La conception plus simple des moteurs (63 % de pièces en moins) doit faciliter la maintenance. Le surcroît de puissance permet d’augmenter la vitesse maximale de 37 km/h, mais surtout la charge utile, qui passe à 15,9 t (contre 14,5 précédemment). Il peut toujours embarquer 33 soldats sur les sièges rabattables, ou 55 en comptant une banquette additionnelle. Optimisé pour les opérations hot and high, le King Stallion est également doté d’un nouveau cockpit, tout écrans. De plus, à terme, c’est le Joint and Allied Threat Awareness System (JATAS) qui remplacera L’AAR-47 comme système de contre-mesures. Il comprendra des leurres et un laser directionnel devant contrer les missiles à guidage infrarouge. Une boule FLIR sera également positionnée sous le nez et aidant à la navigation.