REND-IL HEUREUX ?
La perception de l'imperfection est paradoxalement l'expression d'une forme de perfection : avoir conscience du moment tel que nous sommes. Tout est juste. Au travers du drishti, décrit par le yogi, du « méta » qu'explore le coach, nous observons avec distance le processus par lequel nous agissons. Embrassons nos imperfections sans jugement. À cet instant précis s'ouvre l'espace de ce que nous sommes. L'unique objectif est d'être. Libéré du poids de la critique, vous êtes parfait. L'imperfection est l'opportunité d'incarner avec légèreté. Un pas plus loin. En temps qu'enseignant, en montrant nos limites sur le tapis, nous libérons nos élèves de la pression de la performance. Nous créons l'espace de l'acceptation. Le reflet est riche. Le rapport à soi est aussi le rapport à l'autre. Dans la parité de l'imperfection, la relation s'élève vers la perfection, l'essentiel : le lien. À soi et aux autres. Comment oser prétendre que tout est parfait alors qu'autour de nous, tout n'est que chaos ? Comment dire que tout est parfait alors que l'ego nous entraine sans relâche dans l'impulsivité, l'agressivité, la colère, l'anxiété, la confusion ? Puis, peu à peu, en répétant « Tout est parfait » m'apparaît un sens plus profond. Dans l'univers, l'ordre des choses est parfait. Les planètes, le soleil, la lune, les étoiles, la terre tournent selon un plan parfait. Dans le corps également, seconde après seconde les cellules, les tissus, se renouvellent. Chaque cellule est aussi importante que sa voisine. Sans l'ego et la folie des hommes Tout est parfait. L'ego divise, sépare, fractionne, compare et juge, nous coupant du grand Tout. À Haridwar, une ville sacrée au bord du Gange, en Inde, chaque pèlerin est invité, avant d'entrer dans le temple, à jeter une noix de coco par terre. En se fracassant au sol, celle-ci symbolise la destruction de l'ego qui s'efface devant la conscience. La conscience de faire partie du Tout, dans lequel « tout est parfait ».