Les députés LREM face aux militants
Changement de pratique. Là où Il fallait attendre la fin de leur mandat pour espérer croiser un parlementaire sur les marchés, les députés de La République En Marche viendront régulièrement dialoguer avec les citoyens et les militants du mouvement.
Après avoir cassé les lignes, bouleversé les équilibres politiques, le mouvement d’Emmanuel Macron poursuit son renouvellement des pratiques. Exemple samedi après-midi, dans la maison de quartier de La Madeleine, où militants et citoyens étaient invités à venir débattre avec quatre des cinq députés de LREM élus en juin dernier. En l’absence de Claire O’Petit, Fabien Gouttefarde, Bruno Questel, Marie Tamarelle-Verhaeghe et Severine Gipson sont venus répondre aux questions de la salle et rendre compte de leurs activités à l’Assemblée nationale.
Faudra s’y habituer, annonce Guillaume Rouger. « C’est notre première réunion départementale de rentrée ». « Après la dynamique électorale, l’objectif est de réinstaller ce type de réunion ouverte aux citoyens pour suivre l’actualité politique. Notre rôle est de faire de la pédagogie sur les réformes structurantes pour le pays ».
En plein débat sur la loi travail et la réforme du dialogue social, le référent départemental de La République En Marche est allé plus loin. Non content d’avoir réuni la quasi-totalité des parlementaires du mouvement, il avait invité Sylvie Montier, secrétaire départementale de la CFDT à venir débattre du sujet. « Le débat est dans l’ADN de notre mouvement. Nous sommes prêts à débattre avec tout le monde tant que cela est constructif ».
2 500 adhérents dans le département
Pour durer, LREM a commencé à se structurer en comités locaux. 30 auraient déjà été mis sur pied depuis le lancement du mouvement pour « faire remonter les idées et amender les textes ». « C’est ici que l’action politique se passe » affirme Guillaume Rouger en invitant la population à rejoindre les 2 500 Eurois qui ont déjà rejoint le mouvement. « L’adhésion est gratuite et la double appartenance est autorisée. On peut être membre d’un autre parti et adhérer à LREM ».
Pas de permanence
Dans la série des changements de méthode. Le référent a précisé que LERM n’aurait pas de permanence dans l’Eure. L’argent autrefois employé dans les opérations immobilières servira à autre chose. À la formation des militants, au soutien des initiatives locales ou encore au
lancementcitoyennes et deà la consultationsmise en place d’ateliers locaux d’idées. seront« Des là facilitateurspour identifier les initiatives locales à soutenir ».
Passé les explications sur la structuration du mouvement, le débat s’est progressivement installé avec la salle. Alors que Bruno Questel s’étendait sur la réforme du dialogue social, « la transformation d’un modèle qui ne protège plus suffisamment », Sylvie Montier a affiché ses divergences. La CFDT cherche le dialogue, mais la réforme a du mal à passer. « Pas du tout satisfaite des ordonnances » la représentante syndicale craint que les négociations dans les petites entreprises se heurtent « au pouvoir unilatéral du chef d’entreprise ». « Nous allons continuer à peser » a conclu la syndicaliste.
Installé, le débat se poursuivra
à chaque fois que « l’on aura des choses à dire, à partager. Ce sera le cas, par exemple au moment du vote de la loi de finances qui va marquer des choix forts pour le pays », annonce Guillaume Rouger.