Coeurs d’artichaut
Le dernier Salon de Genève laisse un sentiment étrange. Une joie renouvelée de découvrir des folies automobiles aux lignes et aux performances extravagantes mais aussi une inquiétude liée au basculement vers le tout électrique qui se profile toujours un peu plus concrètement. Lorsque l’on lit les livres d’histoire, il semble que les grands bouleversements du monde ont eu lieu en conscience pour les gens qui les ont vécus. Sauf que ça n’est pas vrai. On ne prend réellement conscience du changement que lorsque l’on en subit les conséquences, positives ou négatives. Et si l’électrification n’est pas forcément un élément négatif, il va sans dire que l’auto-partage, le transport collectif ou les véhicules exclusivement autonomes et connectés (pistés ?) représentent la peste et le choléra du futur automobile. Et à voir les propositions liberticides de certains, du futur tout court!
Mais d’un autre côté, ce basculement est vu par nombre d’amateurs d’automobiles plaisir comme une opportunité de se lancer sur un marché encore (presque) vierge. Genève a ainsi été un lieu d’exposition d’énormément de belles autos hybrides ou électriques, performantes et souvent centrées vers le plaisir du conducteur. Tout cela résonne comme une incantation lancée aux constructeurs coupables et contrits qui foncent tête baissée là où les politiques furtifs et démagogues les dirigent: n’oubliez pas que l’automobile est affaire d’émotions et que l’être humain fonctionne à l’envie, qu’il veut rêver, ressentir, être ému. Faites donc des autos pour les coeurs d’artichaut que nous sommes tous.
Et pour tous ces êtres sensibles et émotifs, ce numéro 139 est comme à l’accoutumée bourré de bonnes choses. Bon appétit.