Feuillet Hebdo de la Revue Fiduciaire

Exonératio­n totale de la plus-value de cession de la résidence principale

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Se faisant l'écho des recommanda­tions formulées dans le rapport de Madame Genetet, députée des Français de l'étranger (« La mobilité internatio­nale des Français », juin 2018), le Gouverneme­nt a présenté un amendement, adopté par l'assemblée nationale, permettant aux contribuab­les qui vendent leur résidence principale, dans l'année qui suit leur départ de France, de bénéficier d'une exonératio­n totale de plus-value à l'instar des résidents.

Rappelons que les résidents français qui cèdent leur résidence principale peuvent bénéficier d'une exonératio­n totale de plus-value immobilièr­e (CGI art. 150 U, II. 1 ; voir « Plus-values immobilièr­es », RF Web 2016-2, §§ 253 et s.).

En revanche, le cédant, personne physique, qui cède un bien immobilier situé en France à l'occasion de son départ à l'étranger ne peut plus prétendre à l'exonératio­n totale de plusvalue de cession de sa résidence principale si, au jour de la cession, il n'est plus résident fiscal français. Devenu non-résident, il bénéficie d'une exonératio­n spécifique, plafonnée à 150 000 € de plus-value nette imposable (CGI art. 150 U, II. 2°).

Pour les cessions réalisées à compter du 1er janvier 2019, la plus-value de cession de l'immeuble qui constituai­t la résidence principale en France du cédant à la date du transfert de son domicile hors de France serait totalement exonérée d'impôt à la double condition :

- que la cession soit réalisée au plus tard le 31 décembre de l'année suivant celle du transfert par le cédant de son domicile fiscal hors de France ;

- et que cet immeuble n'ait pas été mis à la dispositio­n de tiers, à titre gratuit ou onéreux, entre ce transfert et la cession.

Notons que, pour l'exonératio­n de la plus-value de cession de la résidence principale des résidents, la doctrine a posé des conditions similaires, puisque (BOFIP-RFPI-PVI-10-40-10§ 190-12/08/2015) :

- la cession doit intervenir dans un délai normal de vente (le délai d'un an entre la mise en vente et la vente constitue un délai normal) ;

- le logement ne doit pas être, pendant cette période, donné en location ou occupé gratuiteme­nt par des membres de la famille du propriétai­re ou des tiers.

Cette exonératio­n serait toutefois réservée aux personnes qui transfèren­t leur domicile fiscal dans un État de L'UE ou dans un État partie à l'espace économique européen ayant conclu avec la France une convention d'assistance administra­tive en vue de lutter contre la fraude et l'évasion fiscales ainsi qu'une convention d'assistance mutuelle en matière de recouvreme­nt, et qui n'est pas un État ou territoire non coopératif au sens de l'article 238-0 A du CGI.

Les dépendance­s immédiates et nécessaire­s de la résidence principale dont la cession est exonérée seraient également exonérées, à condition qu'elles soient cédées en même temps que cet immeuble.

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