MIKI DORA (1934-2002)
LE MARGINAL DILETTANTE
Miki Dora, né Miklos à Budapest, a régné sur Malibu dans les années 1960. C’était un « maverick », un marginal, qui avait fait du surf sa raison de vivre. Il refusait le progrès, la société de consommation et le cliché de la famille parfaite avec le chien, le frigo et le lave-linge vendus par les nouveaux rois de la pub. Il vivait, mangeait, faisait la fête et l’amour sur la plage. Et ne me!ait une chemise que pour sortir en ville, dans les clubs de jazz. On l’appelait « le chevalier noir », mais aussi « da cat », le chat, pour son agilité dans les vagues. Son règne prend fin vers 1967, lorsque le surf change de statut et devient populaire. Miki voit affluer des hordes de gosses qui se je!ent à l’eau comme on suit une mode, sans rien comprendre à la mystique de l’océan. Dégoûté et poursuivi pour fraude bancaire, il fuit, traverse le globe à la recherche d’un paradis où les vagues encore vierges déferlent inlassablement face à la plage. Son fantôme hante aujourd’hui la jetée de Malibu via les graffitis « Dora rules ».
26 ans