GQ (France)

AUREL BACS, L’HOMME QUI VALAIT PLUS D’UN MILLIARD DE MONTRES

- PAR ÉLÉONOR PICCIOTTO

depuis décembre 2014, le départemen­t horloger de Phillips, dont il est associé. Partout, il enchaîne les succès, porté par une « addiction » transmise de père en fils et un sens inné de l’adaptation à un milieu en perpétuel mouvement. « C’est un métier qui ne fait qu’évoluer : en 1995, il y avait cinquante clients en salle de vente, et tout autant au téléphone. Aujourd’hui, il faut compter plus de 2000 participan­ts, avec 5000 montres vendues aux enchères par an et plus de 470000 pièces à vendre sur Chrono24. » Aurel Bacs parle sans fanfaronne­r. Il pourrait. Car ce succès, il est allé le chercher, déboulonna­nt l’image du commissair­e-priseur vissé au fauteuil de son bureau climatisé, loupe d’horloger à la main et attendant que le client toque à sa porte avec une pépite horlogère à lui fourguer. « Mon métier, c’est une chasse, l’aventure, le jeu, la découverte, explique-t-il tandis qu’il boucle les catalogues de ses prochaines ventes à New York, Hong Kong et Genève. Et c’est surtout une loterie. On ne sait jamais vraiment ce que l’on va trouver. On est toujours face aux mêmes questions : dans quel état va être la montre ? À qui a-t-elle appartenu ? En quelle année ? Quelle est sa rareté ? Dans mon métier, il y a un côté Indiana Jones. » Parmi ses quêtes et trouvaille­s rocamboles­ques, il se souvient s’être retrouvé les yeux bandés à bord d’une vieille Fiat, dans le Sud de la France, pour aller expertiser une collection rare de vieilles Rolex dans un lieu devant rester secret... « Je doute que le client m’ait fait venir de Genève pour me tuer. J’aurais pu partir et lui dire que je ne travaille pas comme ça. Mais je n’aurais pas eu la collection ! » Un goût (mesuré) du risque plutôt payant !

Ce commissair­e-priseur suisse a tenu les plus belles montres entre ses mains, et traité avec les meilleurs (ou les pires) clients au monde...

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