FIER GIRONDIN
Pour le sémillant président des Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine, fini le Bordeaux bashing ! L'image des vins de la région change et beaucoup de vignerons s'inscrivent dans une démarche environnementale.
Où est située, exactement, votre exploitation ?
Laurent Cassy : À Morizès, un petit village de l’Entre-deux-Mers ! Nous rayonnons également sur les communes voisines, avec 48 hectares de vigne au total, qui représentent tous les cépages de Bordeaux : en rouge, merlot, cabernet, cabernet-sauvignon, malbec ou petit verdot et en blanc, sémillon, muscadel, sauvignon gris…
Pourquoi être passé au bio ? L.C. : À la base, nous étions déjà en agricultumontré
re raisonnée, avant d’être certifiés bio en 2010, puis en biodynamie. On redécouvre un métier, l’agronomie, et on s’aperçoit que la nature est quand même bien faite ! Tout s’articule dans un ensemble, alors qu’en conventionnel, on a tendance à considérer les choses séparément. Notez que nous cultivons également des céréales, dont les graines sont ressemées dans les vignes pour servir de couverts végétaux et d’engrais verts. Que répondez-vous aux consommateurs qui se demandent pourquoi les viticulteurs bio continuent à utiliser du cuivre pour traiter la vigne ?
L.C. : Je comprends qu’on se pose cette question. Déjà, il faut signaler que nous utilisons beaucoup moins de cuivre que nos grands-parents. Ensuite, les études scientifiques ont
qu’il n’y avait pas de problème avec cet élément, que l’on trouve dans la nature. Le cuivre est nécessaire à la vie ! C’est jusque que comme l’eau, il est toxique à haute dose. Tous les efforts fournis par les vignerons de la région en matière de bio ou biodyamie vont certainement aider à combattre le Bordeaux bashing ?
L.C. : Oui, Bordeaux est en train de changer la donne, de gros efforts sont faits, y compris chez les viticulteurs conventionnels, qui commencent à aller vers des pratiques plus vertueuses. Il faut maintenant veiller à ce que les consommateurs soient informés de cette évolution et faire en sorte que les vins bio ne soient pas réservés à une élite, mais proposés à des tarifs accessibles en supermarché, par exemple. Pratiquer des tarifs démocratiques, c'est un peu ce que vous faites ?
L.C. : Oui, le prix de nos bouteilles va de 6,50 à 10,50 €, pour des vins plaisir, sans sulfites ajoutés, qu’on partage entre amis. Du bio pour le peuple ! C’est un bon slogan, non ?