LA GUERRE DES GENOUX
Deux incidents survenus récemment aux États-Unis relancent le débat des sièges inclinables en avion. Si l’on peut se poser la question d’incliner son siège ou pas, au risque de gêner son voisin de derrière, ces bagarres en plein vol mettent en lumière le manque de confort grandissant de la classe économique. Non seulement le poids des bagages s’est restreint au fil des ans, les « extras » se multiplient, mais les avions sont de plus en plus bondés et l’espace pour les jambes se rétrécit. Depuis les années quatre-vingt, la taille des sièges est progressivement descendue de 47 centimètres à 43 aujourd’hui. Soit 10 centimètres de moins que la taille d’un siège de train et 20 de moins que celle d’un fauteuil de cinéma. Une norme qui oblige souvent les personnes en surpoids à acheter deux billets. D’autant que l’espace entre les rangées des vols court-courriers est encore plus étroit, occasionnant des disputes régulières entre ceux qui se reposent et ceux qui travaillent sur leur ordinateur. L’homme d’affaires Ira Goldman a inventé sa solution: le « kneedefender » (protège-genoux), un gadget en vente à 22 euros et bloquant l’inclinaison du siège avant (néanmoins interdit par l’aviation civile). Tandis que certaines compagnies low-cost ont renoncé aux fauteuils inclinables sur les petits trajets, les autres passagers mécontents continuent à utiliser une arme redoutable : le coup de genou vengeur…