Grands Reportages

LA BAIE DE DIEGO SERAIT LA DEUXIÈME PLUS VASTE AU MONDE, APRÈS CELLE DE RIO

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fady, locales, commentant chaque péripétie avec force gloussemen­ts, soupirs ou commentair­es salaces ! À une demi- heure de piste de Diego, se dressait la Montagne des Français, intrigant massif calcaire à l’aura sauvage. Nous avions fait étape au Jungle Park, camp de base de grimpeurs et de naturalist­es à son pied, dormant la nuit dans de charmantes cabanes dans les arbres, explorant le jour les canyons, grottes et sentiers du vertige des environs. Depuis Ramena, port de pêche voisin assoupi la semaine sous un soleil de plomb, mais en ébullition festive les soirs de week- end, nous avions enfin embarqué pour notre escapade en mer d’Émeraude.

L’objectif du jour, l’île Suarez, fait le gros dos au milieu du lagon. Nous débarquons en milieu de matinée sur une plage de carte postale. Le sable est si blanc qu’il étincelle. Un décor minimalist­e pour adeptes de la sobriété heureuse chère à Pierre Rabhi : le sable, une rangée de buissons, quelques cabanes en bois pour grignoter à l’ombre, et le ciel. C’est tout. On dirait deux bandes de couleur, blanche ( le

Retour sur le bateau.

sable) et verte ( les arbres), dans un cadre bleu ! Deux pêcheurs locaux m’entraînent dans une partie de chasse dans les fonds coralliens. Munis de fusils, masques et palmes, il est aisé de descendre à quelques mètres, et de guetter les poissons de belle taille musardant entre les herbiers et les pinacles coralliens, surnommés « patates » . En une demi- heure, les deux plongeurs Sam et Abdou ramènent une douzaine de prises, dont d’énormes chirurgien­s ( cf. leur dard situé vers la queue, tel un scalpel), des capitaines, des rougets et des perroquets. Ce butin est promptemen­t écaillé sur la plage, puis nous nous installons sous les filaos pour les déguster, braisés sur le feu, avec un riz coco, des pattes de crabe à la sauce tomate, des « frites » d’arbre à pain et un achard, ou salade, de carottes, de papayes et de citrons verts. Vient ensuite le prodige de l’ « homme qui marche sur l’eau » , dixit l’équipage du boutre. Jésus à Madagascar ? Non, seulement mon envie de traverser à pied vers les îlots en face, profitant de la marée basse. Pendant un court moment, il ne reste qu’un miroir

 ??  ?? Elle est ourlée de plusieurs baies secondaire­s, dont la baie des Français, qui possède aussi son pain de sucre appelé Nosy Lonjo. En tant que montagne sacrée, de nombreux
ou interdits, lui sont attachés, dont celui d’en gravir l’irrésistib­le pointe...
Elle est ourlée de plusieurs baies secondaire­s, dont la baie des Français, qui possède aussi son pain de sucre appelé Nosy Lonjo. En tant que montagne sacrée, de nombreux ou interdits, lui sont attachés, dont celui d’en gravir l’irrésistib­le pointe...

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