Quand les idées virent à la pure déraison !
Bien sûr, nous pourrions continuer à disserter sur les raisons qui font que la France soit officiellement entrée en récession avec un PIB qui a reculé de 0,2% au premier trimestre 2013. Au demeurant, pas franchement une première puisqu’une contraction similaire s’était déjà faite jour avec le dernier trimestre de l’année 2012 et que depuis maintenant quatre ans, il s’agit là de la troisième fois que notre économie passe dans le rouge. Bien évidemment aussi, nous pourrions mettre notre grain de sel dans l’actuel débat portant sur la réforme des retraites et nous perdre en conjectures et supputations quant aux orientations sur lesquelles va s’appuyer le gouvernement de François Hollande à partir des recommandations du rapport Moreau. Sur le sujet, soyons-en assurés, même si sur le plan des températures les météorologues ne se montrent guère d’un optimisme débordant, la rentrée risque bel et bien de s’amorcer «caniculaire» au niveau des réactions de l’opinion publique et des échanges avec les différents partenaires sociaux. Nous préférons revenir sur ce qui n’aurait pu être que l’un de ces énièmes faits-divers tragiques comme il s’en produit hélas chaque jour dans notre pays mais qui, par la nature même du contexte dans lequel il a été perpétré et par le profil à la fois de la victime et de ses agresseurs revêt un caractère hautement symbolique d’indignité nationale. Clément Méric, puisque c’est de lui dont il s’agit, mort à 19 ans, âge pourtant plein de promesses, sous les coups d’un garçon à peine plus âgé que lui, uniquement parce que le premier n’a pas voulu taire son dégoût et sa révolte par rapport à l’idéologie d’intolérance et de haine prônée par le second avec son groupuscule de néo « nazillons ». Une dimension empreinte de ces remugles nauséabonds soulevés depuis plusieurs années non seulement en France mais aussi dans toute l’Europe avec le développement des mouvements se situant aux extrêmes de la radicalité.. Des mouvances en augmentation croissante et dont le point commun est leur propension à se référer aux heures les plus noires de notre histoire contemporaine pour clamer la suprématie de la race aryenne et leur volonté à tenir le monde sous la botte de leurs idées mortifères. Tous nos partis politiques peuvent bien condamner, main sur le coeur, un acte aussi barbare et demander avec force la dissolution de tous ces groupuscules de la haine, n’est-ce pas au fond leurs discours électoralistes ne cessant de cultiver l’ambiguïté sur les crises et les malaises sociaux qui ont fini par l’engendrer ? Contrairement à Michel Recanati, l’une des figures centrales du documentaire de Romain Goupil « Mourir à trente ans », ayant choisi le suicide un jour de mars 1978 par sentiment d’abandon après sa rupture d’avec son itinéraire de militant trotskiste, Clément Méric s’est vu dépouillé de sa vie uniquement pour avoir refuser de courber l’échine par sentiment de peur ou de résignation. Et même si une vidéosurveillance montre que le jeune Clément aurait provoqué la rixe fatale, il n’en demeure pas moins que l’on ne peut excuser l’inexcusable ! Ce climat délétère qui obscurcit nos modes de pensée grippe aussi les rouages du monde des affaires sur fond de scandales à répétition. Il suffit de regarder du côté du business entrepris par le Qatar dans notre Hexagone. Les sommes astronomiques que cet émirat de la taille d’un « confetti » sur la carte du monde investit tant dans l’immobilier de haut standing que dans l’hôtellerie de luxe, les griffes de mode, les clubs sportifs et dans le capital de grands groupes industriels alimentent les plus folles rumeurs et laissent libre cours à d’étranges ressentiments. Au point d’amener l’opinion publique à se demander si le Qatar ne serait pas en passe de s’acheter purement et simplement la France. Une question sur laquelle, au-travers d’une patiente enquête, notre rédaction a voulu tenter d’apporter un certain nombre d’éléments de réponse. Un dossier à découvrir parmi beaucoup d’autres sujets qui forment l’actuelle toile de fond de notre économie. Mais parce que la période estivale est aussi synonyme d’arrêt sur le stress et de pause au grand air, toute notre équipe vous souhaite tout autant qu’une bonne lecture d’excellentes vacances.