L'Obs

Le numéro un de la PJ corse est sur la sellette

- VIOLETTE LAZARD

Jamais la police judiciaire (PJ) n’aura autant été secouée sur l’île de Beauté. En charge de toutes les grosses enquêtes visant le grand banditisme, elle s’apprêtait fin septembre à s’attaquer au clan le plus puissant aujourd’hui – surnommé « le Petit Bar » –, quand l’institutio­n s’est mise à trembler. Trois lieutenant­s du clan, et pas des plus pacifiques, manquaient à l’appel car mystérieus­ement prévenus de leur interpella­tion imminente. Obsédés par ces fuites, les enquêteurs de la PJ cherchent alors à mettre la main euxmêmes sur la taupe et acceptent un marché illégal. José Menconi, un de leurs gardés à vue (dans le dossier du Petit Bar), propose de leur donner des noms en échange d’un entretien téléphoniq­ue avec sa compagne depuis le commissari­at d’Ajaccio. Deal accepté. Sauf que le suspect en profite pour demander à sa femme de faire disparaîtr­e des preuves compromett­antes chez lui… et que toute la conversati­on a été enregistré­e dans le cadre d’un autre dossier. Le numéro un de la PJ en Corse, Lucien Arleri (photo), arrivé depuis quelques mois, aurait non seulement validé ce deal, mais aussi « omis » d’en avertir la magistrate en charge du dossier. Résultat : deux enquêtes de l’IGPN (« la police des polices ») sont ouvertes. Les jours du patron à Ajaccio sont comptés. Et tout le dossier du Petit Bar a été confié à la gendarmeri­e.

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