FAUT-IL INTERDIRE LA PUB POUR LES PRODUITS LES MOINS ÉCOLOS ?
Couvrez ces marques que nous ne saurions voir ! Et si demain les publicités pour certains véhicules, certains frigos ou certains aliments étaient tout bonnement bannies des écrans et des pages des magazines ? C’est que, en pleine urgence climatique, vanter l’usage des produits les plus émetteurs de gaz à effet de serre commence à être jugé contestable, voire irresponsable par une partie croissante de l’opinion. Serait-ce un mouvement liberticide ?
Une écrasante majorité (88%) de Français estime en tout cas que les entreprises incitent
à la surconsommation par la pub, selon le baromètre GreenFlexAdeme 2019. Et parmi les
149 propositions de la Convention citoyenne pour le Climat figurait celle-ci : « Interdire de manière efficace et opérante la publicité des produits les plus émetteurs de gaz à effet de serre, sur tous les supports. »
Cette proposition doit d’ailleurs apparaître dans le projet de loi que la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, présentera en conseil des ministres à la fin de l’année. Mais
« on n’écrira jamais dans la loi que la publicité pour le Nutella et les SUV [véhicules massifs, hyperpolluants, NDLR], par exemple, est interdite, insiste-t-on au ministère. Nous nous baserons sur une évaluation de l’impact carbone des produits pour en réguler certains ». Sans attendre le projet de loi, le député Matthieu Orphelin (groupe Ecologie Démocratie Solidarité) a déjà déposé une proposition dite « loi Evin climat » – en référence à la loi de 1991 restreignant la promotion pour le tabac et l’alcool. Laquelle suscite une levée de boucliers chez les députés de la majorité. ■