L'officiel Hommes

GIANT SWAN, DUO TECHNO-HALLUCINÉ

- https://giantswan.bandcamp.com/

L’officiel Hommes: Quels sont vos premiers souvenirs musicaux?

Robin: Easy Money, par Billy Joel.

Harry : Le premier disque de la compilatio­n Ibiza Hits 98 ou le thème du générique de James Bond.

D’où viennent les chansons?

Robin : d’internet.

Harry : elles naissent sous les doigts d’une légende, qui joue de la guitare dans une fête, juste après avoir gratté le dernier accord de Wonderwall – mais juste avant qu’il n’y ait plus rien à fumer dans le bong.

Quel élément déclenche l’écriture ? Un beat, une mélodie, une pure projection mentale?

Robin : J’aime l’idée de pure projection. La musique fait appel à l’imaginatio­n – elle en est le produit. Elle fusionne différente­s impulsions créatives dans l’espoir fragile d’être original. Harry : Le moment où notre guitar hero décide de ranger son médiator.

Qui sont vos modèles?

Robin : Probableme­nt Harry. J’apprends beaucoup de lui.

Harry : Kanye West et mes parents.

Préférez-vous que les gens rêvassent ou dansent en vous écoutant?

Robin : Cela m’est égal.

Harry : Les deux options permettent d’établir un dialogue, et aucune n’est supérieure à l’autre.

Rêvez-vous de musique?

Robin : Quand j’en rêve, il m’arrive des trucs terribles, par exemple je joue avec Biffy Clyro, ou un type de ce genre, et nous sommes sur scène dans un grand festival, sur une scène en forme de L, et j’ai oublié comment jouer Jusboy, c’est terribleme­nt gênant. Mes rêves de musique, c’est de la pop mal jouée !

Harry : Je rêve surtout de phrases rythmiques, de ponctuatio­ns, mais les sons ne sont pas vraiment formés. De la même façon, je peux imaginer des gens, et ce qu’ils font, mais sans identifier leurs visages.

Quelles chansons auriez-vous aimé avoir écrites ?

Robin : Atlas, de Battles.

Harry : Soft Channel 001, de Giant Claw; Wonderwall, d’oasis; Not A Crossing, de Giant Swan.

Qu’écoutez-vous ces jours-ci?

Robin : Sleeparchi­ve, Sunun. Harry : Giant Claw, Swan Meat.

Quel adjectif aimez-vous voir associé à votre musique ?

Robin : Inclusive. Techno industriel­le. Harry : Amusante. Techno.

Quel est votre son préféré et celui que vous détestez ?

Robin : Celui d’une voix très grave racontant des histoires. Et celui que je déteste le plus : des gens mâchant la bouche ouverte.

Harry : Pour le premier, “Tay Keith F* these N* up!” et j’ai horreur du son “cloche” des claviers 808.

Quelles autres formes d’art vous inspirent?

Robin : La faisanderi­e (lieu d’élevage du faisan pour la chasse à tir, ndlr).

Harry : Warhammer (jeu de stratégie, ndlr).

Les réseaux sociaux ont certes permis l’émergence d’artistes, mais ils rendent aussi plus difficile de se distinguer, tant l’offre est désormais illimitée. Ce contexte rend-il plus excitante la création?

Robin : Ce contexte stimule la créativité. Les façons dont les réseaux sociaux ont établi des connexions entre les communauté­s et les besoins d’auto-promotion sont intéressan­tes. Twitter ou Instagram ont des vies autonomes : tout en légitimant le capital culturel, ils changent nos manières de partager les informatio­ns, et restreigne­nt nos mouvements dans le cadre d’un paysage en mutation permanente, où nous sommes confinés de peur de rater le zeitgeist.

Harry : Qu’un artiste puisse obtenir ainsi plus de pouvoir peut lui permettre de développer des idées qu’il n’aurait pas pu mener à bien s’il était dépendant d’un grand label. Mais cela dépend vraiment de votre projet, s’il peut s’épanouir en toute liberté.

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