« De grands noms de l’industrie de pointe, et un tissu de PME compétitives »
La Région Centre-Val de Loire a doublé son budget d’aide au développement économique, malgré les restrictions financières imposées par l’État.
Pour Harold Huwart, viceprésident du conseil régional chargé de l’économie et de l’agriculture, plus encore que l’argent, « notre force est notre capacité à répondre vite et avec un souci du long terme aux demandes des chefs d’entreprises ».
Comment, avec 3,3 % du PIB national, le Centre-Val de Loire peutil lutter face à des mastodontes comme l’Île-de-France (29,8 %) ou Auvergne-Rhône-Alpes (11,4 %) ?
En matière d’économie, la vraie force, c’est la souplesse et la réactivité. En CentreVal de Loire, nous sommes capables d’amener des réponses plus vite et correspondant plus précisément aux besoins des entreprises. C’est d’ailleurs l’objet de notre agence Dev’up et de ses six antennes dans chacun de nos départements : la porte d’entrée des entreprises et de leurs projets dans une maison où nous travaillons ensemble avec les collectivités et les acteurs consulaires.
Le CentreVal de Loire n’est certes pas un mastodonte mais il pèse lourd avec, par exemple, 40 % de la production pharmaceutique et un quart de la production cosmétique. Le CentreVal de Loire est la première région européenne de production de produits cosmétiques avec des acteurs très forts, en particulier en Eureetloir (Guerlain, Puig…) et dans le Loiret (Dior, Shiseido…).
Nous avons à la fois de très grands noms de l’industrie de pointe mais aussi un incomparable tissu de PME très compétitives.
Quels sont les atouts de l’Eure-etLoir, du Loiret et du Cher ?
L’EureetLoir et le Loiret ont de solides piliers, la cosmétique, la pharmaceutique, l’agriculture et encore une bonne présence de l’industrie mécanique avec beaucoup de soustraitants automobiles. Le Loiret bénéficie en plus du noeud autoroutier et ferroviaire pour devenir une plateforme nationale de la logistique, avec notamment l’installation d’Amazon à Saran et de Carrefour à ArtenayPoupry.
Le Cher a beaucoup souffert des restructurations de la Défense, mais il a réussi à se renouveler, la machine repart, notamment avec le projet de pôle européen de la com’ d’agglo de Bourges.
Justement, la capacité à se redresser, à évoluer, à innover, c’est le point commun de ces trois départements. Leur industrie n’a plus rien à voir avec ce qu’elle était il y a trente ans. Ils ont su passer les caps et tirer profit de la numérisation, de la conquête de marchés à l’international et de la proximité de l’agglomération parisienne.
Ledger, à Vierzon, une startup qui vient de lever 70 millions de financements, et dont le chiffre d’affaires progresse de 33 % tous les trimestres, c’est exceptionnel.
La cosmétique n’était pas là il y a trente ans. Aujourd’hui, ce sont des dizaines de millions d’euros d’investissements en EureetLoir et dans le Loiret. La pharmaceutique, on la connaît avec ses grandes unités de production (Léo à Dreux, Novo Nordisk à Chartres…) mais c’est aussi et surtout, pour l’avenir, la biotechnologie. Servier crée son centre de recherche et de production à Gidy, près d’Orléans, c’est un investissement de 35 millions d’euros.
Le Loiret a de solides piliers…
HAROLD HUWART. Vice-président de la Région Centre-Val de Loire.