La Revue du Vin de France

Louis Roederer

Le fameux “salin enrobé est là”

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« Nous avons débuté les vendanges une semaine avant l’ensemble de la Champagne, raconte Jean-Baptiste Lecaillon, car dans notre vignoble travaillé en biodynamie, nous avions un degré de plus. Nous constatons tous les ans que la biodynamie active la maturité. Mais ces raisins étaient fragiles. La pourriture s’installait vite. Nous avons lancé une force de frappe pour tout rentrer très vite. » Après un débourbage léger, les cuves ont été bâtonnées, « c’est le secret des volumes de bouche de la maison. Et cette année, les acidités sont hautes » . 2012 est supérieur à 2013, mais ce dernier réserve des perles. En cuvée assemblée, le blanc de blancs 2013 (Avize 40 %, Mesnil 30 %, Cramant et Chouilly 30 %, 20 % sous bois) dévoile une acidité plus marquée que dans les échantillo­ns séparés. Il est moins dans la pulpe de yuzu, plus dans l’acidulé des agrumes. Blanc de Blancs à la mode Roederer, “le salin enrobé” est finement réducteur. Dans le millésimé 2013 (70 % pinot noir de la Montagne, 30 % chardonnay, surtout d’Avize, 40 % sous bois et 20 % de “malo”), le velouté de texture, la maturité et l’acidité s’entremêlen­t. Cristal blanc 2013 : un rendement entre 8 et 10 000 kg/ha, composé de 40 % chardonnay (Avize, Cramant, Mesnil), 60 % pinot noir (moitié vallée de la Marne, moitié Montagne), 50 % sous bois et issus à 60 % du vignoble en biodynamie. Grande retenue avant une explosion de saveurs. La finale fuse. Intensité, densité, la cuvée monte encore d’un cran. Cristal rosé 2013 : 55 % pinot noir d’Aÿ, 45 % chardonnay d’Avize, issu d’un vignoble cultivé à 100 % en biodynamie pour la deuxième année consécutiv­e. Tout en fraise des bois. La longueur acide se tend derrière le moelleux. La biodynamie donne de la chair et un fruit énergique.

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