ItinŽraire dÕun Ïnophile distinguŽ
En haut de la Montagne Saint-Geneviève à Paris, sa cave Grains Nobles a formé des générations de fins palais. À 79 ans, André Bessou a toujours le feu sacré.
Sa j eunesse fut celle d’un charpentier, puis à 20 ans, après une école de sous-ofciers, il s’engage pour 33 mois en Algérie. De cette époque, outre une citation pour fait de guerre, il gardera du caractère et une certaine idée de l’honneur. En 1959, il s’installe comme charpentier en Algérie, mais les fellaghas incendient ses locaux.
La leçon de Dutournier
À 24 ans, il débarque à Paris et monte plusieurs afaires avec succès. En 1973, il rencontre le jeune chef du Trou Gascon, un certain Alain Dutournier. « Sportif, je ne bois alors que de l’eau ! Alain m’ofre des cours d’initiation au vin. J’ai commencé à boire du vin à 40 ans. Vous voyez si j’étais attardé ! »
Il croise ses mentors, dont Michel Bettane qui lui soufe : « Si tu trouves un local, on monte une école du vin » . Déf relevé : la célèbre cave Grains Nobles ouvre ses portes en haut de la Montagne Sainte-Geneviève, accueillant un quart de siècle durant la fne feur du vignoble. En 2004, il vend Grains Nobles et quitte Paris avec sa chère Catherine, dont la garbure est inégalée.
En Touraine, à Chisseaux, les Bessou accueillent les touristes dans leurs chambres d’hôtes du Clos des Lys. Qu’il évoque les vieilles pierres du château d’Amboise, les bonnes tables de Vouvray ou les vins de ses amis Jacky Blot (La Taille aux Loups), Vincent Carême, Florence Veilex ou Vincent Ricard, c’est la même passion qui jaillit.
Aujourd’hui, notre oenophile distingué, 79 ans, cultive son jardin, quelques pieds de sauvignon et pense à sa deuxième retraite. « Je ferai partie des confréries, j’irai voir les vignerons. » Nul ne guérit du virus du vin.