Point de vue d’Anthony Contat, Cofondateur de TIE- UP, Conseil en RH
ANTHONY CONTAT, COFONDATEUR DE TIE- UP, CONSEIL EN RH Ayant visité plus de trente pays ces quinze dernières années, Anthony Contat, dirigeant de Tie- Up, qui accompagne des dirigeants en Rhône- Alpes, prône les vertus de l’interculturalité en entreprise. En prenant en compte les différences de tous, on peut accroître les performances de l’entreprise.
En plein coeur de l’été, notre magnifique ville s’est vidée. Alors que de rares Lyonnais profitent pleinement de ce mois d’août aux rues désertes, certains se retrouvent peut- être à Rio pour les Jeux Olympiques. Archétype de la diversité de l’humanité, cette épreuve sportive met en lumière les atouts de chacun de nos concitoyens du monde : de quoi faire un parallèle avec la vie dans nos entreprises et s’en inspirer pour nous améliorer dans nos rapports personnels et professionnels. Alors, comment favoriser l’interculturalité dans nos organisations ? Les relations interculturelles s’entendant alors comme les interactions entre des cultures différentes, avec comme fondement de préserver l’identité culturelle de chacun. Nous sortons d’une décennie de matraquage de la promotion de la diversité et de lutte contre les discriminations. Ainsi, ont fleuri des normes ( comme le Label Diversité) ou des politiques de communication intensives permettant de servir la fameuse marque Employeur. Les entreprises se sont saisies du sujet, souvent moins par conviction profonde que par souci d’attractivité ou de bonne réputation. Peu importe ! Ne prenons que le meilleur : cela a aidé à construire des équipes multiculturelles. J’ai eu cette chance, en entreprise, de manager des équipes composées de collaborateurs d’Europe, d’Afrique, d’Asie, et de confessions très différentes. Pourtant, au- delà des louables valeurs liées à la diversité, tout l’enjeu d’un entrepreneur est la performance. Il ne faut pas juste se faire plaisir, ni répondre à des intentions philanthropiques. Nos stratégies de développement et de pérennité doivent se concentrer sur la quête des compétences dont nous avons besoin pour rendre nos entreprises plus rentables, plus productives, le tout avec bienveillance. Pour ce faire, l’enjeu est le management de cette interculturalité. Comment réussir à faire travailler ensemble tous ces talentueux collaborateurs ? Comment trouver les leviers pour leur donner envie de gagner ensemble ?
Évidemment, il faut apprendre : donc lire, et écouter. Par exemple, s’intéresser aux enseignements du professeur d’EM Lyon, Evalde Mutabazi, un des spécialistes du management interculturel. Mais ce n’est pas suffisant : il faut aussi être curieux, investiguer, s’immerger. C’est pourquoi je m’efforce, lors de mes voyages, d’aller plus loin que la seule découverte esthétique : prendre les transports locaux, poser des questions, échanger avec des salariés et des chefs d’entreprise, observer les comportements. C’est fondamental pour faire évoluer son management et améliorer son expertise : les entreprises peuvent conquérir de nouveaux marchés mondialisés et être plus compétitives tandis que les salariés développent un engagement plus fort et s’investissent davantage.
Entrepreneurs et manageurs, nous devons nous efforcer de recruter les meilleurs éléments, et ce, en optant pour un sourcing diversifié qui permet à tous les potentiels candidats de se positionner. Puis il faut former les managers intermédiaires et trouver des modes de fonctionnement permettant de faire émerger les relations interculturelles. Et surtout, il nous faut vouloir, et croire que l’agrégat de toutes ces diversités est créateur de valeurs, et ainsi de performance( s).