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Avec Ver t ikal , Mourad Merzouki baisse un peu
dans notre estime. Rien de grave, on retrouve toujours de beaux ensembles et cette envie permanente chez le chorégraphe d’explorer de nouveaux territoires. Le public a d’ailleurs fait un triomphe à l’avant- première à laquelle nous assistions à la Comédie de Valence lundi dernier. Merzouki a toujours été voir ailleurs si le hip- hop y était, dès son Récital puis Boxe boxe avec le quatuor Debussy, deux gros succès mérités qui mêlaient la musique classique. Agwa avec les jeunes danseurs de Rio de Janeiro atteignait des sommets d’adresse et de poésie à slalomer au milieu de gobelets remplis d’eau sans les effleurer dans une lumière en clair- obscur. Et Folia avant l’été aux Nuits de Fourvière renouait avec l’esprit festif de la musique baroque dans une grande célébration populaire. Rien de tout cela dans Vertikal, peut- être son spectacle le plus faible à ce jour, démarrant en catimini, prenant un peu trop son temps pour faire entrer et sortir de scène les 10 interprètes, pas toujours bien synchronisés. Tout se passe comme si Merzouki s’était piégé tout seul : la première partie du spectacle, plus plate que la Hollande, multiplie les figures d’attente à l’horizontale, les cordes de rappel accrochées aux danseurs semblant surtout servir à retenir leurs ardeurs. Corps à corps. Le concept de verticalité tourne un peu court et se fait attendre dans ce spectacle un peu long, un peu trop étiré. Merzouki semble en effet tirer un peu à la ligne pour gravir ce nouveau défi et la musique d’ascenseur, remixant les chansons de la Renaissance de John Dowland avec l’énergie étale d’un centre de relaxation, n’aide pas franchement à nous emporter… Heureusement, au milieu du spectacle, les corps commencent à s’élever, d’abord en solo ou en duo comme du hiphop en apesanteur décol lant enfin légèrement du sol grâce aux cordes de rappel. Jusqu’à déployer tout leur potentiel aérien dans un final spectaculaire où ce sont les femmes qui s’envoient en l’air sur des colonnes multiples tandis que les hommes se débattent entre eux à terre. On retrouve enfin le Merzouki qu’on aime, celui de grands ensembles populaires et spectaculaires qui n’oublient pas d’être, aussi, politiques. Il aura fallu être patient… LUC HERNANDEZ
Vertikal, de Mourad Merzouki, pour 10 danseurs. Du vendredi 14 au jeudi 27 septembre à 20 h 30 à la Maison de la danse, Lyon 8e ( mer 19 h 30, dim 17 h). De 16 à 32 €. maisondeladanse. com