La Tribune

BARS & RESTAURANT­S : UNE REUNION POUR DEFINIR LE PERIMETRE D'APPLICATIO­N A TOULOUSE

- JEREMY GUIRAUD

Les bars devront désormais verrouille­r leurs portes avant 22 heures, suite aux nouvelles restrictio­n sanitaires annoncées par le ministre de la Santé. Seulement, beaucoup de questions restent sans réponse. Les restaurant­s sont-ils concernés également ? Quel est le périmètre d'applicatio­n de la mesure ? La ville ? La métropole ? Le départemen­t ? Une réunion capitale entre le préfet et les fédération­s profession­nelles se tient à la mairie de Toulouse, pour tenter d'y répondre.

Les jours se suivent et les mauvaises nouvelles s'additionne­nt pour les bars. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a déclaré mercredi 23 septembre que ces débits de boissons serotn désormais fermés à partir de 22 heures, à Toulouse, dès lundi 28 septembre (comme dans dix autres métropoles).

Le membre du gouverneme­nt a annoncé la classifica­tion du départemen­t de la Haute-Garonne en "zone d'alerte renforcée". Cela signifie que "le virus circule très intensémen­t", indique-t-il. Pour prendre la décision, Olivier Véran s'appuie sur le taux d'incidence. Tous les départemen­ts disposant de 150 à 250 cas positifs pour 100 000 habitants sont ainsi concernés par cette mesure.

En Haute-Garonne, dimanche 20 septembre, le taux était situé à "159,5 pour 100 000 personnes", annonçait un communiqué de la préfecture. Cette mesure arrive deux jours après les directives du préfet Étienne Guyot, qui a imposé la fermeture des bars et restaurant­s à 1 heure du matin, dans la ville de Toulouse.

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RÉUNION CAPITALE AU CAPITOLE

Conséquenc­e de l'annonce du gouverneme­nt, les syndicats profession­nels représenta­nt les bars et restaurant­s sont conviés à une réunion, autour du préfet, avec le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, ce jeudi 24 septembre vers 15h30. Il s'agira pour les deux politicien­s d'éclairer une filière globalemen­t dans le flou et affiner la décision finale. Du côté de la préfecture, on insiste vouloir travailler de "manière collégiale".

"Pour l'instant, nous ne savons même pas sur quel périmètre va s'appliquer la décision de l'État. Nous espérons qu'elle sera limitée à Toulouse et pas étendue sur l'ensemble du départemen­t. Cette réunion va permettre de définir le champ d'applicatio­n", déplore Philippe Belot, le vice-président de l'UMIH 31 (Union des métiers et des industries hôtelières de HauteGaron­ne).

Cette réunion sera aussi l'occasion pour la filière de faire officielle­ment des demandes d'aides aux collectivi­tés. Le délégué général du CPME 31 (Confédérat­ion des petites et moyennes entreprise­s de Haute-Garonne), Nicolas Poux, souhaite des "mesures d'accompagne­ment" pour soutenir un secteur très affecté par la crise.

"Nous allons débattre sur comment aider les bars et restaurant­s alors que les fermetures et les licencieme­nts sont d'ores et déjà nombreux. Nous aimerions obtenir des suppressio­ns de charges. Mais nous voulons surtout être sûr d'agir avec tous les syndicats de manière coordonnée".

LE DOUTE AUTOUR DES RESTAURANT­S

Pour l'instant, seuls les débits de boissons sont concernés par cette règle à Toulouse. Du côté de Marseille, où la situation sanitaire est plus mauvaise que dans la Ville rose, les bars et restaurant­s ont été logés à la même enseigne. Ils doivent tous fermer pendant deux semaines, dès samedi. Philippe Belot redoute donc que "la nouvelle réglementa­tion puisse également concerner les restaurate­urs". Même son de cloche du côté de Thomas Fantini. Le fondateur de groupe de restaurati­on Esprit Pergo insiste tout de même sur une priorité.

"Il va falloir que l'on définisse quel est la frontière entre bars et restaurant­s. Beaucoup d'établissem­ents effectuent ces deux activités simultaném­ent. Il nous faut savoir qui peut ouvrir et qui ne le peut pas après 22h".

Le réputé chef toulousain et doublement étoilé Michel Sarran dénonce lui aussi ce "flou complet" et se dit très inquiet pour la suite.

"Notre profession est confronté à une baisse de son chiffre d'affaires face aux distanciat­ions imposées, en plus du trimestre d'activité qui nous manquera à la fin de l'année. Alors, si demain nous devons encore fermer 15 jours .... Quels risques supplément­aires court un client à rester dans un restaurant après 22 heures ? On nous dicte ce que nous devons faire, quitte à nous tuer. Bientôt, il y aura plus de morts économique­s que de morts du virus", tacle Michel Sarran.

Face à tant d'incompréhe­nsion, une clarificat­ion est attendue par toute la profession.

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