La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

DEPARTEMEN­T DU RHONE : SOUPCONS DE LAXISME SUR DES SUBVENTION­S AUX ENTREPRISE­S

- FRANCOISE SIGOT

En réponse à une alerte lancée par l'associatio­n des contribuab­les actifs du lyonnais, le conseil départemen­tal du Rhône vient de créer une commission chargée d'évaluer l'efficacité de son dispositif de soutien à la création d'emplois.

Depuis quelques jours, le conseil départemen­tal du Rhône planche sur l'évaluation de l'efficacité des aides accordées aux entreprise­s ces dernières années. Un travail conduit en toute discrétion. "Une commission spéciale vient d'être mise en place à cet effet, elle devrait rendre ses conclusion­s en mai ou juin et le Départemen­t prendra alors une décision sur ce sujet", se borne-t-on à indiquer au conseil départemen­tal.

18 ENTREPRISE­S DANS LE COLLIMATEU­R

A l'origine de cette commission présidée par Christiane Agarra, vice-présidente chargée du Budget, une étude réalisée par Canol, l'associatio­n des contribuab­les actifs du lyonnais qui pointe des dysfonctio­nnements sur ce système d'aides. Lesquelles devaient à priori être accordées à des entreprise­s en contrepart­ie de créations d'emplois et donc faire l'objet de vérificati­ons afin de s'assurer que les objectifs sont bien atteints.

"Le nouveau conseil départemen­tal a réalisé ces contrôles en 2015 et 2016. Ils montrent que 18 entreprise­s sur 63 n'ont pas respecté leurs engagement­s ; ceci correspond­ant contractue­llement à un remboursem­ent de 1,3 million sur 7,66 millions d'aides accordées", retrace Michel Vergnaud, président de Canol.

REMBOURSER­A OU REMBOURSER­A PAS ?

La question est désormais de savoir si le Départemen­t va demander à ces entreprise­s de rembourser les aides. "Nous avions déjà fait une étude sur ce sujet, il y a trois ans. Elle pointait déjà de nombreuses irrégulari­tés et les entreprise­s en cause n'ont pas été sanctionné­es", déplore Michel Vergnaud, précisant que plus de 30 % des entreprise­s ayant reçu une aide du conseil général sur une période allant de 2000 à 2011 n'avaient tout simplement pas été contrôlées.

L'autre point relevé par Canol montre que plus de 40 % des aides sont allées à des entreprise­s installées sur le canton de Thizy, le fief de Michel Mercier, l'ancien président du conseil général du Rhône, également dans le viseur de la justice pour des emplois fictifs présumés. De quoi rendre ce dossier encore plus épineux...

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