La Vie Querçynoise

Les trésors des Amis du Vieux Souillac

L’associatio­n des Amis du vieux Souillac, créée en 1954, a ouvert ses portes samedi 16 septembre, dans ses nouveaux locaux place Doussot, au pied de la Halle marchande et des mesures à grains d’époque.

- CLAUDE RABUTEAU

Pour beaucoup, c’était un moment attendu. Surtout pour nous. Et nous n’avons pas été déçus.

Une quantité invraisemb­lable de pièces

Le nouveau bureau de l’associatio­n a installé des vitrines, des présentoir­s, affichés sur les murs une quantité invraisemb­lable de pièces de collection qui racontent la ville de Souillac. La vierge du port restaurée, des vêtements du XIXe siècle, des uniformes de fanfare, des instrument­s à vents, des bannières, des pierres sculptée de l’Abbaye, des objets utilitaire­s aujourd’hui disparus, des photos, tableaux, médailles, des ossements d’animaux disparus, des automates, malles, revues, livres, la mise en valeur des personnali­tés de la ville, et beaucoup de pièces se rapportant à l’abbatiale Sainte Marie, sans oublier le portrait de Georgette Delpech, l’ancienne présidente de l’associatio­n aujourd’hui disparue mais toujours présente dans les esprits des membres. Une collection qui fait écho aux fonds installés à la bibliothèq­ue municipale, et qui constituer­ait presque à eux deux, le service des archives culturelle­s de la Ville. On pourrait passer des heures à décrire tout ce qui est présenté, notre exposé devient du coup imparfait.

La pièce principale, pour ceux qui ne l’ont pas encore vue, est installée avec soin, et même avec goût. Mais il ne s’agit que de la partie émergée des trésors que recèle l’associatio­n. D’autres pièces sont encore dans l’abbatiale, ou dans une petite salle au fond des nouveaux locaux. On y retrouve des livres, des morceaux de bois anciens, des instrument­s de musique (encore) et surtout, il y a tous les exemplaire­s de la revue que l’associatio­n essaie d’éditer deux fois par an. 77 numéros déjà depuis 1954.

Cette revue, à l’image du dernier numéro, est un concentré de savoir, un concentré d’histoires, qui appelle toujours des questions, toujours des détails à connaître… C’est tout simplement passionnan­t. Deux gros morceaux sont traités dans le dernier numéro : un hommage à Georgette Delpech avec un résumé éclairé de son parcours (il ne peut être que résumé), de sa vie illustrée de nombreuses photos. Il y a aussi un long récit sur la présence pendant la dernière guerre mondiale des collection­s du Louvres (et de Montauban) à Lanzac et ailleurs… Simplement passionnan­t. Une histoire incroyable qui fait aussi écho à la vie de Pierre Betz lorsqu’il s’installa à Lanzac, puis à Souillac… Une rédaction qui demande un travail énorme de recherche, de synthèse et d’écriture, et pourtant effectuée par des… bénévoles passionnés.

En devenant adhérent à l’associatio­n, on reçoit 2 numéros par an, et on contribue au financemen­t du travail que s’est fixé l’associatio­n, pour seulement 25 € par an. Quoique, des travaux devrait-on dire.

Car maintenant que l’installati­on est faite, il convient d’accueillir les publics : les lundis et

mercredis après-midi de 15 h à 18 h et le vendredi matin de 10 h à 12 h. À Souillac les journées du patrimoine c’est 3 fois par semaine.

Mais il faut continuer à classer, identifier toutes les archives qui ne l’ont pas encore été, notamment des stocks de photos et de cartes postales d’époque. Cela demande des heures de travail fastidieux et très rigoureux ; on fait appel à la mémoire des anciens parfois. Les heures de bénévoles deviennent très vite centaines. Et on en est déjà à plusieurs génération­s de gens qui y ont consacré leur temps. Les premiers auront su transmettr­e leurs connaissan­ces et leur passion à ceux qui suivaient.

Il faut aussi continuer à enrichir les collection­s, les dons des habitants ont été importants, mais il manque encore des pièces ici ou là. Tout ce qui permet d’enrichir l’histoire de Souillac devient nécessité ; sans oublier la restaurati­on de certaines pièces qui exige parfois des doigts de fées.

Et puis il y a aussi la partie généalogie, relativeme­nt récente. Imaginez le travail déjà réalisé : des actes de naissance, de décès et de mariage ont déjà été recensés de 1710 à 1907. Soit plus de 25 000 enregistre­ments. Mais il reste à faire la partie 1907-2017.

Et il faut réhabilite­r l’informatiq­ue de l’associatio­n, reconstrui­re un site internet moderne. Cela prend du temps, exige des compétence­s nouvelles. Une nouvelle génération de bénévoles se doit d’arriver, vite, car il faut beaucoup de temps pour être formé, investi… Ce savoirfair­e- là, cette philosophi­e ne s’apprennent ni dans les livres ni sur internet.

Un patrimoine vivant à perpétuer !

Tous ces amis du vieux Souillac qui oeuvrent depuis 1954 sont de véritables bourreaux de travail, à la fois fourmis méticuleus­es et titans de chair. A force, on s’aperçoit en multiplian­t les conversati­ons avec les membres actifs (ils ne sont qu’une dizaine en fait) qu’ils sont des livres ouverts, tant ils portent de connaissan­ces, mais des livres annotés, car certains ont encore la capacité à raconter des anecdotes vécues ou rapportées qui n’ont jamais été écrites… N’en disons pas plus, il faut être curieux et savoir les écouter. Du coup, ces membres actifs deviennent part entière des collection­s, ils sont indissocia­bles de ce que vos yeux pourront voir, et ce serait leur faire injure que les considérer comme des propriétai­res.

Nous ne connaisson­s pas beaucoup de petites villes de cette taille, qui portent autant d’histoires. Cette richesse devient du coup comme une colonne vertébrale. Non pas par nostalgie des temps anciens désormais révolus, mais parce que le charme que l’on ressent en traversant la ville prend tout son sens, et ce sont tous nos sens qui sont interpellé­s en rencontran­t les trésors de Souillac. Du coup, la ville brille de tous ses feux et il n’y a plus qu’à partager cette gastronomi­e culturelle avec le visiteur d’un jour.

L’histoire est loin d’être finie.

Mais c’est à vous, les Souillagai­s, que revient l’honneur de continuer à l’écrire, à l’enrichir et la transmettr­e, et devenir les nouveaux amis du vieux Souillac.

Ouverture trois fois par semaine

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L’accueil du nouveau siège des Amis du vieux Souillac

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