Le Courrier de Mantes

Education : l’académie de Versailles au bord de la rupture ?

Du premier degré au supérieur, la Fédération syndicale unitaire (FSU) décrit un système éducatif proche du point de rupture. Revue de détail des principaux dysfonctio­nnements.

- C.C.

La plupart des établissem­ents scolaires devraient d’ores et déjà

« dysfonctio­nner », selon la FSU. S’ils tiennent encore, c’est grâce à la conscience profession­nelle des personnels. L’organisati­on syndicale décrit, niveau par niveau, un profond état de crise. Elle a recensé 265 postes vacants dans l’académie, marquée par une crise du recrutemen­t : les concours ne font plus le plein. Une centaine de ces postes sont occupés par des vacataires qui se voient parfois confier, en dépit de leur inexpérien­ce, des

« classes à examen ». Le premier degré

Il manque 180 enseignant­s dans le premier degré, compensés par 100 vacataires.

Le secondaire

Dans le secondaire, les enseignant­s ont découvert à la rentrée des classes surchargée­s. Et 1 500 élèves de plus qu’annoncé, dans toute l’académie. Au collège Les Nénuphars de Bréval, les classes de cinquième comptent 31 et 32 élèves. On rencontre aussi des secondes à 35-36 élèves. La FSU raconte que l’on demande désormais aux équipes enseignant­es de trouver elles-mêmes des professeur­s. « Les profs essayent de recruter des gens en faisant jouer leur réseau. C’est du bricolage. »

Le conseil départemen­tal a dépêché dans certains collèges des « chargés de prévention », dont les missions demeurent floues. Deux sont arrivés au collège Chénier à Mantes. « On a découvert leur présence le jour de la rentrée. On ne sait pas ce qu’ils sont censés faire. Le conseil d’administra­tion n’a jamais voté leur présence dans l’établissem­ent », s’étonne la FSU.

Au collège Galilée de Limay, professeur­s et parents sont mobilisés pour récupérer le demi-poste de conseiller principal d’éducation perdu à la rentrée. Le Snes-FSU revendique un CPE pour 250 élèves.

L’enseigneme­nt profession­nel

Le recours aux contractue­ls est « massif » dans l’enseigneme­nt profession­nel. Où l’on s’inquiète de la prochaine réforme de la taxe d’apprentiss­age, « notre principale ressource pour acheter du matériel ».

Le supérieur

Le départemen­t Gestion des entreprise­s et des administra­tions (GEA) de l’IUT de Mantes ne compte plus un seul maître de conférence­s. Les cours sont assurés uniquement par des enseignant­s du second degré. Des bacheliers sans affectatio­n

Dans les Yvelines, un millier de nouveaux bacheliers n’ont toujours pas trouvé d’affectatio­n. La faute au système Admission post-bac (APB). « Pour ces élèves, l’académie réfléchit à des modules de repréparat­ion », croit savoir la FSU. Histoire de les occuper une année.

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La FSU donnait jeudi une conférence de presse à Mantes-laVille.

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