Résidence Jacques-Cartier : ils dénoncent des devis exorbitants
Jalal Manei et Fouad El Baraka sont bien décidés à prendre le dossier des travaux de leur copropriété à bras-le-corps.
La résidence Jacques Cartier-Dumont D’urville située au Val Fourré bénéficie, comme 8 autres copropriétés, de l’OPAH (Opération programmée de l’amélioration de l’habitat). Un dispositif qui permet d’obtenir des aides financières et un accompagnement personnalisé. Il est proposé aux copropriétaires pour réaliser des travaux dans les parties communes et les logements.
Après la réalisation d’un audit complet, « des travaux ont été votés en assemblée générale, représentant environ 10 000 euros par copropriétaires (quote-part avant déduction
des subventions, ndlr). Mais très vite, les gens se sont posé des questions et nous ont sollicités pour obtenir des explications. » Les deux copropriétaires s’intéressent alors au dossier et relèvent quelques bizarreries. « Les devis qui nous étaient présentés nous semblaient excessifs. Nous avons alors décidé de faire réaliser d’autres devis en parallèle. » Et là : surprise ! Alors que le devis du cabinet d’architecte, maître d’oeuvre de la rénovation, s’élève à 43 000 € pour le remplacement de 6 disjoncteurs, celui d’une société de la région réalise la mise en conformité de l’électricité pour seulement 5 200 €… Soit une économie de 37 800 € pour les collectivités qui subventionnent, mais qui - de fait - se répercutera sur la quote-part des propriétaires. Présenté lors d’une réunion rassemblant les différentes parties concernées,
ce dernier devis devrait être retenu par le maître d’oeuvre. Une première victoire pour Jalal Manei et Fouad El Baraka, et la copro tout entière.
« Cette différence de prix nous a conduits à faire établir des devis pour la réfection des toits terrasses. Là, une tierce société propose d’effectuer les travaux pour 50 000 € de
moins que le devis initialement retenu… », poursuivent les deux hommes, en attente à présent du retour du maître d’oeuvre.
Contacté, le cabinet de conseil Urbanis mandaté par l’Anah (Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat), chargé d’animer et de coordonner les opérations de réhabilitation de l’habitat privé ancien et des copropriétés, assure ne pas avoir failli dans sa mission de conseil auprès des habitants de la résidence Jacques Cartier-Dumont D’urville au Val Fourré, une copro tout à fait solvable, au contraire de certaines autres. « Ces soucis sont en train de se régler. En tout état de cause, notre cabinet n’est pas maître des devis. Un appel d’offres est lancé et ensuite nous transmettons les devis au maître
d’oeuvre », se dédouane Urbanis, qui promet que s’il s’avère que le nouveau devis pour la toiture propose la même prestation pour un moindre prix, « le maître d’oeuvre choisira
celui-là ». De quoi soulager le portefeuille des copropriétaires.