LE saviez-vous ?
Atout coeur. Trèfle, carreau, coeur, pique…..Ce qu’on appelle les enseignes, les symboles de couleurs des jeux de cartes, ont une histoire ancienne. Initialement, les cartes viennent de Chine puis de l’Inde au IXe siècle. Par le flux des échanges commerciaux, elles arrivent au Moyen Orient et en Europe vers 1371 en suivant la route de la soie.
Le précieux jeu de 56 cartes trouvé en parfaite conservation à Istanbul en 1938, a permis d’apporter d’une façon assez précise la datation des premiers jeux de cartes du XIIe siècle avec leurs emblèmes : 4 enseignes : deniers, coupes, épées et bâtons. Ces cartes matérialisaient les sphères de la société : le denier représentait le riche marchand, la coupe symbolisait les hommes d’église, l’épée la noblesse. Les plus pauvres, les paysans, étaient désignés par le bâton (le fléau servant aux champs ou le gourdin de combat avec des pointes).
Quand ces jeux arrivent en Europe occidentale, les Italiens puis les Français boudent ces représentations. Les bâtons et les épées peuvent se confondre, les coupes sont pour beaucoup la représentation des sarrasins et des Templiers. Les deniers mal perçus étaient les emblèmes de la richesse. Les Italiens gardent l’idée des couleurs mais changent radicalement les symboles. Ainsi va naître au XVe siècle le coeur, qui remplace le calice, la coupe, en référence au choeur des églises. Il représente les religieux, le clergé en général. Le pique pour la noblesse militaire avec la pointe de lance regroupe les chevaliers. Le carreau rappelle les pavés des belles demeures de commerçants. Il remplace l’ancien denier ou écu. C’est l’enseigne qui a mis le plus de temps à être modifiée. Le dernier, réservé aux paysans, le trèfle. Selon une interprétation plus simple, le pique représenterait l’intelligence, le coeur les sentiments, le carreau le bon sens et le trèfle la nature.
En quelques années ces nouvelles cartes se développent partout, car elles sont plus faciles à reproduire grâce à l’invention du pochoir.