Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Les élus d’opposition montent au créneau
C’est dans leur local de la rue des Écoles, où ils ont l’habitude d’organiser des cafés débats, que les conseillers municipaux d’opposition Eddie Aït (Agir en Commun) et Anthony Effroy (Bien Vivre) ont reçu samedi matin leurs adhérents et sympathisants. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’été n’a pas su calmer les hostilités. Ces derniers sont en effet remontés contre le maire. Christophe Delrieu est accusé de faire du clientélisme au niveau du secteur associatif. « Il y a un vrai problème dans l’attribution des subventions et une opacité totale de la mairie à ce niveau-là », affirme Anthony Effroy. Dans un courrier en date du 8 septembre, Eddie Aït a même saisi le Procureur de la République de Versailles au sujet de la subvention d’un montant de 6 000 euros accordée à l’association Baby Smile par le conseil municipal de Carrières-sous-poissy, le 12 juillet. En cause, une possible situation de conflit d’intérêts dans laquelle se trouverait un membre de l’exécutif. « Le refus du maire de nous répondre et le fait que la fille de l’adjointe au maire en charge des finances soit la secrétaire de l’association posent question », explique Eddie Aït.
« Le maire veut tout contrôler »
Une affaire qui révèle le manque de concertation entre majorité et opposition. « Le maire veut absolument tout contrôler », fustigent-ils. Tous déplorent l’absence de réunions, notamment au niveau de la sécurité, thème récurrent à Carrières. « Le parc du Peuple de l’herbe est devenu un espace de 113 hectares livré à lui-même. Il y a des ronces sur les pistes cyclables, sans compter le défilé de motos et de quads. Il n’y a pas d’affichage du règlement. Où sont les gardes ? On va attendre un drame ? ».
La liste des dossiers qui fâchent est bien longue, de la fermeture du poste de police de Saint-louis à celle de la prévention spécialisée, en passant par la ludothèque… « Au quartier HLM Efidis, il y a plus de 3 000 personnes qui vivent dans un espace dense et enclavé. C’est une cocotteminute socio-économique culturelle. On est en train de casser les équilibres sociaux, entre la loi du silence et les règlements de compte. Ce n’est plus du tout une ville citoyenne », lâche Eddie Aït. Tous redoutent enfin le projet de privatisation des cantines scolaires qui serait dans les cartons pour la rentrée 2018.
Contacté, le maire Christophe Delrieu n’a pas souhaité commenter « les fausses informations colportées » par ses opposants. « Ce qu’ils racontent n’a aucun intérêt. Je m’étonne qu’ils soient encore conseillers municipaux avec tous les mensonges qu’ils propagent, leur irrespect pour les institutions carriéroises. Selon moi, ils n’ont pas à être élus et je les invite donc à démissionner », conclut l’édile.