Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Jil Caplan à l’estival de Saint-germain
Pour les trente ans de l’estival, les organisateurs ont invité une trentaine d’artistes dont Jil Caplan qui fête également ses trente ans de carrière. Rencontre.
Votre dernier album, « Imparfaite », est sorti le 10 mars 2017, pourquoi ce titre ?
Je pense que c’est une façon d’être en accord avec ce que je suis. On a tous un trait de caractère et une caractéristique physique qui nous rendent imparfait. C’est une manière d’être honnête avec soi-même.
On demande souvent aux artistes de ne pas montrer leurs défauts, de lisser leur image. Pour ma part je préfère assumer ce que je suis.
De quoi parlent vos chansons ?
Dans cet album, j’aborde principalement les thématiques de l’amour et du Désamour. Ce sont des questions qui nous taraudent tous. Le rôle d’un artiste est de se poser des questions et de parler de choses qui nous concernent. Dans Imparfaite, j’essaye d’expliquer les différentes facettes de l’amour. Aimer, qu’est-ce que ça fait, comment ça commence et comment ça se termine. C’est important je trouve parce que c’est un peu le sel de la vie. L’amour, la vie, la mort, de quoi parlerait-on autrement ? !
Les artistes se posent beaucoup de questions. De mon côté j’essaie d’apprendre sur moi en écoutant les gens. La parole de l’autre nous nourrit. C’est pour cela que j’ai essayé d’exprimer ce que vivent les gens.
Une de vos chansons, Amour Caravelle, est un duo avec Thomas Dutronc. Comment s’est faite cette collaboration ?
Cette rencontre s’est faite très simplement. Romane qui m’accompagne à la guitare sur cet album connaissait Thomas. On s’est donc réunis pour jouer ensemble. Le thème de la chanson est assez dur et Thomas a réussi à dédramatiser le propos. Le résultat est qu’avec ce duo, la chanson est plus drôle et plus roublarde.
Votre dernier album datait de 2007, qu’avez-vous fait pendant ces 10 ans ?
À cette époque, je ne pensais pas arrêter, c’était quelque chose d’impossible pour moi. Mais je manquais de ferveur dans mes créations. Je trouvais qu’il n’y avait pas assez de chair et de sang, de matière, quand j’écrivais.
À côté de ça, j’avais toujours voulu faire du théâtre. J’ai eu la chance de rencontrer Jean-christophe Urbain qui m’a permis de monter sur scène lors du dernier festival d’avignon.
Comment était-ce ?
Dur. J’avais assez peur et je me suis mis beaucoup de pression. Je me pose moins de questions quand je suis en concert, ça fait 30 ans que je fais ça. Finalement la représentation s’est très bien passée. L’important pour moi était de se faire plaisir tout en essayant de faire quelque chose de beau.
Pourquoi avoir décidé de revenir ?
J’avais besoin de changer d’air et ces 10 ans de pauses m’ont permis de prendre du recul. La rencontre avec Romane a tout changé et elle m’a redonné envie de chanter. Tout de suite je me suis sentie à l’aise. Le fait de chanter différemment et de me mettre en danger m’a vraiment enthousiasmée. Je pense qu’il faut se surprendre soi-même pour avancer.
Reprendre les répétitions m’a beaucoup ému. De la musique aux instruments, chaque chose m’a redonné des frissons comme pour mon premier album.
Le 24 septembre qu’est ce que vous jouerez ?
Je compte chanter des anciennes chansons ainsi que certaines du nouvel album. J’ai essayé de composer un set cohérent. Bien sûr, je chanterai Tout ce qui nous sépare et Natalie Wood, mais d’une manière plus travaillée. J’ai essayé de donner une nouvelle vie à ces chansons. Ça m’énerve ceux qui ne chantent pas les chansons qu’on adore. Il faut assumer ce que l’on est et ce que l’on a fait dans le passé.
C’est quoi la suite ?
Je commence à penser au nouvel album. J’aimerais beaucoup retravailler avec Romane. Les cuivres également m’attirent. Il y aura certainement un travail réalisé autour de ces instruments.
En parallèle je compte bien continuer le théâtre et participer à l’édition 2018 du festival d’avignon.